lundi 31 mai 2010

Libres propos d'un laïc

  • Comme Monsieur Jourdan faisait de la prose sans le savoir, nous sommes des laïcs sans en être toujours conscients…Mais qu’est-ce qu’un laïc ? « Qui dans l’Eglise, n’est ni ecclésiastique, ni religieux » dit le dictionnaire. Nous savons ce qu’il n’est pas, mais qu’est-il ?
  • Pie X, en 1906, définissait ainsi sa place :
    « L’Eglise est par essence une société inégale… Dans le corps pastoral seul résident le droit et l’autorité nécessaires pour promouvoir et diriger tous les membres… Quant à la multitude, elle n’a d’autre droit que de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs. »
  • Il fallut attendre Vatican II pour que l’Eglise accorde plus d’attention au troupeau :

    « La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu.
    C’est à eux qu’il revient, d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur. » (1)" La Mère Eglise désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, est un droit et un devoir pour le peuple chrétien, race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté.
    Cette participation pleine et active de tout le peuple est ce qu’on doit viser de toutes ses forces dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. » (2)
  • Dans la ligne du concile Vatican II, Jean-Paul II écrivait en 1989 :
    «Les fidèles, et plus précisément les laïcs, se trouvent sur la ligne la plus avancée de la vie de l’Eglise…Ils doivent avoir une conscience toujours plus claire, non seulement d’appartenir à l’Eglise, mais d’être l’Eglise, c'est-à-dire la communauté des fidèles sur la terre. »
  • Où en sommes-nous aujourd'hui? comment les déclarations de principe du Concile se sont-elles concrétisées ?
  • Dans « La Vie Diocésaine » du diocèse d’Orléans (3), nous relevons cette réponse :

    « ...participer activement ne signifie pas tout faire, indistinctement. Ainsi la nature des oraisons réclame qu'elles soient prononcées par celui qui préside l'assemblée. Y participer ne veut donc pas dire que chaque fidèle va dire la prière avec le prêtre, mais au contraire que chacun va l'écouter pour s'y unir.
    ...Ecouter le lecteur, le président, le choeur...c'est donc aussi participer activement. Regarder la procession de l'Evangile ou des dons, c'est donc aussi participer activement. Faire silence après la communion, c'est donc participer activement autant que chanter l'hymne d'action de grâce qui va suivre.
    ...L'enjeu de cette participation active est évidemment que les célébrations soient plus vivantes, comme le souhaitent tant de pasteurs et de fidèles. »
  • Pour un laïc, participer activement ce serait donc écouter, regarder et se taire…
  • Cette infantilisation des "fidèles" n'est plus supportable au XXIème siècle - alors les baptisés se regroupent dans de multiples associations, dont "Chrétiens en Recherche", et dans une "conférence des baptisés"; ils mettent le pied pour empêcher que la porte ouverte par Vatican II ne se referme...

  • Pierre van Waerebeke

  • (1) extrait de la constitution Lumen gentium
  • (2) extrait de la constitution Sacrosanctum Concilium
  • (3) N° 11 daté du 6 juin 1996

dimanche 30 mai 2010

Propos...progressistes

  • ... Pour mener à bien cette tâche, l'Eglise a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l'Evangile, de telle sorte qu'elle puisse répondre, d'une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique.

    (Extrait de l'avant-propos de la Constitution Pastorale Gaudium et Spes - Concile Vatican II)

lundi 24 mai 2010

Pastorale d'engendrement

Ce que j’ai tiré de la session sur la « pastorale d’engendrement » du P. Théobald
à Romorantin les 20 et 21 mars 2010.



  • J’en reviens un peu déçu par rapport à mon attente. J’en ai retiré un certain enrichissement personnel comme on peut en retirer d’homélies qui vous font découvrir des aspects inaperçus des évangiles. Mais presque rien sur les difficultés de communication de l’Eglise avec le monde actuel et sur les révisions radicales à envisager sur le plan de la théologie et sur le plan de l’organisation de l’Eglise. Comme si la maison n’était pas en péril et qu’il s’agissait seulement de mieux vivre à l’intérieur.

  • Ce que je retiens essentiellement de cette session, c’est la notion de « foi élémentaire » selon Théobald. Cela désigne l’effet produit sur des gens ordinaires par leur rencontre avec Jésus, comme on le voit tout au long des évangiles. Ils se trouvent guéris, physiquement ou moralement (exemple : la Samaritaine) ; leur vie en est changée ; ils retrouvent la santé, le goût de vivre, d’envisager l’avenir ; ils sont libérés, convertis à une meilleure humanité, redevenus maîtres de leur destin : « ta foi t’a sauvé ». Et puis ils disparaissent de la scène, retournant à leur vie ordinaire, revivifiés sans doute, mais sans devenir pour autant disciples ni être affiliés à une religion, simplement devenus plus humains (je ne sais plus quel journaliste a dit : « Jésus n’a pas cherché à faire des chrétiens, mais des hommes »). Cependant Jésus a appelé certains à le suivre, apôtres et disciples, pour faire la même chose que lui, une fois qu’il serait parti : se mettre au service des gens gratuitement, pour les libérer, sans les embrigader.

  • Une telle perspective aurait beaucoup d’implications sur la conception de l’Eglise et sur le rôle du christianisme dans le monde. Il ne s’agit pas de faire revenir dans les églises ceux qui sont partis, ni de multiplier les adhérents et les pratiquants. Il s’agit, pour l’Eglise, pour les disciples et pour les apôtres, de se mettre au service de la société pour la rendre plus humaine, au service des personnes pour les libérer des emprises morales et des injustices économiques et autres. On est là dans une figure sécularisée de l’Eglise qui correspond aux réalités de note époque Et cette figure sécularisée, dépouillée de toute idée de pouvoir, est une figure éminemment spirituelle, en un mot « évangélique ».


  • Guy de Longeaux

dimanche 23 mai 2010

Actualité Hans Küng

  • Le "Journal du Dimanche" de ce jour publie une interview de Hans Küng - Notons sa réponse à la question:
    Quelles pistes préconisez-vous pour donner un nouveau souffle à l'Eglise ?




  • "Il est urgent de réformer l'Eglise. Quand on arrive à une situation où le service divin est déserté, le pastorat dépourvu de moyens, que l'on s'ouvre de moins en moins au monde, on ne peut se contenter de mettre tout sur le dos de Rome. Evêques, prêtres et laïcs, chacun doit apporter sa pierre à la revitalisation de l'Eglise. Aller dans le sens de la collégialité: le concile de Vatican II a décrété que le régime de l'Eglise doit être collégial, une décision qui va dans le sens de l'histoire apostolique puisque Pierre ne faisait rien sans consulter les apôtres. Mais au Vatican, on a tout simplement ignoré ce principe. Les évêques sont devenus des employés de Rome. Il faudrait également prévoir un nouveau mode d'élection des évêques dans lequel le peuple aurait davantage son mot à dire. Il n'est plus possible d'avoir une Eglise en rupture avec ses fidèles, un fossé entre une hiérarchie aveugle au peuple, tournée vers un seul homme: le pape; et une base de fidèles qui veulent une Eglise en accord avec les évangiles et la société moderne du XXIème siécle. Si on donnait davantage la parole à cette base, je suis certain que l'on abolirait le célibat imposé des prêtres, que l'on corrigerait l'encyclique Humanae Vitae qui bannit l'utilisation de la pilule, que l'on introduirait une encharistie commune et que seraient acceptés les divorcés aux sacrements ainsi que l'ordination des femmes."

    samedi 22 mai 2010

    Diaconie ? (à propos du C. D. P.)

    « Quand l’Église s’engage dans la diaconie, elle vit pleinement sa rencontre avec le Christ: »

    la diaconie. : c’est le thème retenu pour la session du 28 mai 2010 du Conseil Diocèsain de Pastorale.

    Le document préparatoire de cette journée précise :



    « Prendre conscience que tous les chrétiens sont appelés à vivre la diaconie ne peut se décider par décrets. Cela se vérifie quand :
    - Les communautés chrétiennes trouvent naturel que leur histoire soit tissée à celle des plus démunis.
    - Les pauvres et ceux qu’on oublie facilement se sentent chez eux dans l’Église. »



    Diaconie ? pourquoi ce mot dont le contenu échappe au langage courant ?– il nous rappelle la Mystagogie, qui eut son heure – est-ce pour éviter d’autres mots trop précis, qui engageraient davantage : fraternité, solidarité, amour mutuel ? Mais ne faisons pas de procès d’intention : la suite du document veut concrétiser le concept:


    « Qu’est-ce qui peut aider pour avancer sur ce chemin ?
    C’est là que nous attendons des propositions très concrètes des membres du Conseil Diocésain de Pastorale.

    Voici quelques exemples pour aider le travail préparatoire au CDP du 28 mai 2010 :


    1. Dans vos paroisses, services, mouvements, où se vit déjà la solidarité ? À votre avis, pourquoi ça marche ?

    2. Dans vos paroisses, services, mouvements, qui sont les oubliés ? Qui sont ceux dont nous pouvons dire : « Nous ne pouvons pas continuer notre chemin sans eux. Tant qu’ils nous manquent, c’est le Christ qui nous manque. »

    3. Comment faire pour que le « Conseil diocésain de solidarité » donne une impulsion concrète aux paroisses, mouvements et services ?

    4. Comment faire pour que la solidarité n’apparaisse pas un domaine réservé aux spécialistes (Secours catholique, Conférence St Vincent de Paul, CCFD, etc.). Comment faire pour que ces services apparaissent non comme des sous-traitants mais come des médiateurs ? »



    Hasardons quelques suggestions en réponse à ces questions

    1. Peut-on dire que la solidarité se vit dans les paroisses ?

    2. Les jeunes, les pauvres, les déçus de l’Eglise.

    3. Que le C.D.S. s’informe de la façon dont la solidarité est vécue à la base dans les paroisses, services et mouvements. Que les paroisses sachent à quoi veut servir le Conseil Diocésain de Solidarité, qui le compose et quels moyens il se donne pour remplir sa tâche.

    4. Les seuls spécialistes sont les permanents des associations, mais au Secours Catholique, comme dans d’autres associations je pense, seuls des bénévoles sont en contact avec la réalité des situations; c’est ainsi qu’ils peuvent avoir un rôle de médiateurs : les bénévoles peuvent servir de relais entre ces personnes en difficulté dont ils connaissent les besoins - et le milieu paroissial dont la générosité peut apporter des solutions (concrètement cela peut se traduire par exemple, par des appels lancés aux paroissiens pour satisfaire des besoins matériels bien identifiés ou apporter un soutien psychologique momentané.)
    Les associations ont également un rôle à jouer dans la sensibilisation des paroisses aux problèmes d’exclusion, de pauvreté, de handicap, notamment en proposant des occasions de contact de ces personnes défavorisées avec le milieu paroissial : rencontres, repas convivial, actions communes.
    Dès à présent, sur le secteur paroissial de Neung, de telles initiatives sont proposées par le Secours Catholique et en cours d’examen par l’Equipe d’Animation Pastorale
    Par ailleurs les paroisses peuvent favoriser l’action des associations en leur permettant de bénéficier de leur infrastructure (locaux, permanences, moyens de communication, etc.)
    • Pierre van waerebeke





    dimanche 16 mai 2010

    La base va-t-elle continuer à attendre ?

    • Pendant toute une année de travail (2008-2009) les membres de la Famille dominicaine en Flandre ont débattu sur le thème « Église et ministère ». Après une série de réunions, ils ont proposé un texte de conclusion : «Nous optons pour une orthodoxie crédible dans une fidélité capable de changer de cap ».
      La famille dominicaine de Flandre - pères, soeurs et laïcs - voulait partager sa conception via un certain nombre de médias ecclésiastiques, mais aucun média n’a répondu à cette offre. Ce texte final est donc publié sous forme électronique, et peut être lu ci-dessous dans son intégralité.

    Église et ministère
    • Notre conception: Être Église « ici et maintenant »
      Jésus de Nazareth n’a pas fondé d’église. Il a bien appelé des gens (disciples et apôtres) pour
      proclamer avec lui la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Il a lancé un mouvement à développer.
      Après sa mort sur la croix, des femmes et des hommes qui l’avaient suivi, portés par leur foi en sa résurrection, ont amplifié ce mouvement. Les premiers chrétiens ont appelé les gens à croire en Jésus et à se convertir à sa manière de vivre. Les croyants en Christ ont formé dès le début des communautés qui se sont renforcées grâce aux rencontres qu’ils tenaient dans des maisons où l’eucharistie était célébrée.
      Ils avaient le souci les uns des autres et des plus défavorisés parmi eux et en dehors de leur communauté. C’est seulement beaucoup plus tard que les communautés de chrétiens se sont organisées dans une société structurée avec évêques, presbytres (anciens) et diacres. Une véritable hiérarchie de la structure ecclésiastique n’a été mise sur pied qu’au cours du
      troisième siècle.
      L’organisation ecclésiastique qui a survécu doit être revue aujourd’hui de manière urgente à la
      lumière de l’évangile, en cohérence avec la culture actuelle et en s’appuyant sur des arguments
      raisonnables. Ainsi dans l’église, il ne devrait plus exister de discrimination des femmes ni de
      dictature de l’absolutisme ni du relativisme. Les dogmes, certaines conceptions officielles au sujet de la contraception, l’attitude face aux divorcés remariés et aux homosexuels, le célibat des prêtres, doivent être reconsidérés. Les structures comme les paroisses et leurs regroupements doivent êtres mises au service de la communauté. Il est évident que beaucoup de choses doivent être changées de par le monde ; nous pensons ici à la hiérarchie.
      Ici et maintenant, l’église locale doit surtout accorder une attention particulière au désir des chrétiens pour construire des communautés, à une prédication et à une catéchèse contemporaines, à la lutte contre la pauvreté et l’injustice. Nous devons nous consacrer à une liturgie accessible, parlante et inspirante.

    Les « présidents »
    • 1. Nous avons besoin d’une bonne théologie du concept d’‘ordination’!
      L’ordination d’un chrétien est-elle une élévation ontologique grâce à laquelle elle/il devient
      quelqu’un de ‘sacré’ qui vit dans un ‘monde divin’ au-dessus des autres et possède des pouvoirs
      (magiques ?) dont ne dispose pas un ‘laïc ordinaire’ ?
      Ou l’ordination est-elle une désignation, une approbation de la reconnaissance du ‘dévouement et de la capacité’ de quelqu’un/e par la communauté locale, et/ou par l’évêque en accord et en
      concertation avec d’autres chrétiens ?
      Les chrétiens peuvent présider sur base du ‘sacerdoce commun de tous les croyants’. Le droit à
      l’eucharistie a priorité sur l’ordination d’un prêtre mâle et célibataire.

      2. La fonction d’un/e ‘président/e’ (voorganger) n’est pas seulement liturgique ou kérygmatique (prédication). Il/elle doit s’occuper surtout de l’édification de l’église sur place. Sa tâche est donc
      essentiellement pastorale dans toutes ses facettes : direction, accompagnement, proximité… C’était
      jadis la règle, pendant le premier millénaire, que celui qui préside à la pastorale préside aussi à la prédication et à la liturgie.
      Présider est un moyen, pas un but en soi. Le président est un instrument grâce auquel – et l’église est l’espace dans lequel – le sacré se rend toujours présent sous la forme du pain et du vin, de la fraction et du partage.

    Notre conclusion
    • Nous constatons qu’il se passe peu de choses sur le terrain et nous ne voulons pas laisser mourir
      d’une mort tranquille les changements nécessaires. Pour cette raison, nous continuons à insister,
      sans provoquer. Nous optons pour une orthodoxie crédible dans une fidélité capable de changer de cap.
      Pendant cette année du prêtre au cours de laquelle un seul prêtre est ordonné en Flandre, un
      dialogue ouvert dans une ambiance constructive avec les responsables de l’église est d’urgence à
      l’ordre du jour.
      Comment et avec qui les choses doivent-elles changer dorénavant? La base va-t-elle encore
      continuer à attendre une réforme de l’église ?
    • 3 décembre 2009

    samedi 15 mai 2010

    Notre Charte

    • Chrétiens en recherche 41 (C.E.R.41)
      Contact et informations:
      courrier :  Chrétiens en Recherche 41,  35 rue des Genêts, 41000 BLOIS,
      courriel : pvw@wanadoo.fr




    Association loi de 1901 à l’échelle du diocèse de Blois, issue du groupe informel « Croyants en Liberté », Chrétiens en recherche 41 accueille des hommes et femmes se reconnaissant comme membres à part entière de l’Eglise, en recherche d’un christianisme au plus près des évangiles, d’une Eglise fraternelle, sans dominants ni dominés, fidèle à l’esprit de Vatican II, en phase avec son époque et à l’écoute de ses contemporains.



    Vatican II a été le résultat d’une lente évolution des esprits qui est devenue assez largement l’opinion générale silencieuse, par exemple au sujet de la liberté religieuse ou de la notion d’apostolat des laïcs, ou de l’œcuménisme, ou de la liturgie. Les prêtres ouvriers avaient contribué à cette évolution générale. Ce ne sont pas des oppositions négatives qui ont permis cette maturation, mais surtout des initiatives d’inspiration évangélique, réalisées en accord avec une bonne partie des évêques. Une sorte de révolution interne faisant tâche d’huile dans une opinion publique chrétienne retrouvant l’Evangile, comme par intuition, dans ces initiatives : N'est-ce pas cela l'action de l'Esprit-Saint ?



    Notre projet :

    L’association souhaite être un lieu d’accueil pour les personnes en recherche d’un sens à leur vie de même que pour les chrétiens se sentant plus ou moins exclus. Elle aspire à :


    - Offrir à un plus grand nombre de baptisés l'occasion d'une prise de parole et de responsabilités.


    - Etre force d’écoute et de proposition, tout en témoignant de la diversité de l’Eglise du Christ.


    - Travailler à une Eglise plus présente au monde, au service de l'homme, plus soucieuse de comprendre que de condamner, plus modeste quant à ses certitudes.


    - Contribuer à la transmission de l’Evangile aux générations de jeunes qui n'en connaissent pas la richesse.


    Et notamment :


    - Promouvoir les expériences nécessaires pour faire aboutir les réformes amorcées par Vatican II.


    - Se saisir des questions que le concile n’a pu traiter, ou de questions nouvelles qui ne se posaient pas il y a 50 ans.


    - Susciter des initiatives œcuméniques.


    - Requérir que les baptisés aient toute leur place dans la mission confiée à l'Église.


    - Obtenir un accès aux responsabilités à part égale entre hommes et femmes.


    - Prendre des initiatives pour améliorer le langage de la foi et les célébrations.


    - Promouvoir l’accueil des divorcés remariés dans la vie sacramentelle.



    Nos actions :


    L’association « Chrétiens en recherche 41»
    - Convie adhérents et sympathisants à des réunions et à des célébrations périodiques
    - Diffuse le résultat de ses travaux et enquêtes notamment à travers :
    o des conférences et débats ouverts à tous
    o des communiqués de presse
    o un blog privé

    Elle entretient des relations avec d’autres groupes ou associations travaillant dans le même esprit.


    Chrétiens en Recherche 41 fait sienne la réflexion suivante sur VATICAN II :

    « Vatican II n’a pas encore porté tous ses fruits. Nombre de ses potentialités restent à développer. Cela ne concerne pas seulement le pape, les évêques, les clercs, mais tout le Peuple de Dieu. C’est-à-dire chacun d’entre nous qui sommes baptisés et croyants. Nous n’avons jamais vraiment réalisé ou, pour les plus anciens d’entre nous, avec le temps, nous avons perdu de vue, combien l’enseignement du Concile était neuf et audacieux. A nous de le transformer en parole vivante ».
    (Aimé SAVARD, Vatican II, une boussole pour le XXI° siècle)

    Qui êtes-vous, Joseph Moingt ?

    (Guy de Longeaux se risque à répondre à sa place)

    Vous qui êtes du Loir-et-Cher, cela vous intéressera de savoir que je suis né à Salbris. Mais c’est à peine un enracinement : cela date de plus de 90 ans et je n’y suis resté que quelques mois !Il vous importe sans doute davantage de savoir ce qui m’habilite à parler de théologie. La théologie, c’est toute ma vie « professionnelle » si je puis dire. Je l’ai enseignée pendant plus de 30 ans.

    Cela a commencé au scolasticat des Jésuites à Lyon-Fourvière au début des années 1960. Cet enseignement, à l’époque, concernait uniquement la tradition de l’Eglise et l’histoire du dogme, c’est-à-dire les affirmations de la foi catholique vues de l’intérieur et sans se préoccuper des questions du monde. Cela m’a donné l’occasion d’étudier avec minutie, avec ferveur aussi, non seulement les actes des conciles « christologiques », mais plus encore tous les textes de Pères de l’Eglise et écrivains ecclésiastiques, grecs et latins, qui avaient élaboré la doctrine et combattu les « hérétiques », du II° au VII° siècle, et également les auteurs « scolastiques », en particulier Thomas d’Aquin (XIII° siècle) et au-delà !

    Puis, à partir de 1968, j’ai enseigné à Paris : d’abord à l’Institut catholique, dans le cycle de théologie de formation des laïcs, puis aux Facultés jésuites du Centre Sèvres. Ces changements me firent faire toute une évolution, dans le sillage aussi de Vatican II. J’ai complètement réorienté mon enseignement en fonction des progrès de l’exégèse, et des questions philosophiques contemporaines. Je fus aidé en cela par la charge qu’on m’avait confiée de directeur de la revue Recherches de science religieuse et par les nombreux contacts pastoraux et militants que j’avais autour de Paris et en France.

    La christologie moderne soulève une grande question : elle constate un écart entre ce que nous apprend l’histoire moderne, sur la personne de Jésus et la prédication des apôtres, et, par ailleurs, le dogme de l’Eglise, tel qu’il a été déduit de cette histoire. Il fallait alors reprendre par son fondement tout l’exposé de la foi au Christ en tenant compte de la rationalité critique de notre temps. Ce fut, pour moi, une tâche ardue, me mettant en cause dans mes propres convictions.

    J’ai mis 12 ans à écrire un premier livre en 1993, L’homme qui venait de Dieu, pensant synthétiser les résultats de ma recherche. Mais je me suis aperçu que je soulevais encore beaucoup de questions ; et j’ai donc écrit ensuite les 3 volumes intitulés Dieu qui vient à l’homme. Certains disent qu’il s’agit d’une somme théologique, mais je ne suis pas aussi prétentieux.

    Ce qui me tenaille, c’est ce déclin inéluctable de l’Eglise auquel on assiste, et d’en chercher les remèdes. Il s’agit de rétablir sa communication avec le monde. Et j’ai acquis la conviction que cela ne va pas sans une profonde mutation de l’Eglise pour l’appuyer sur sa base laïque, ce à quoi s’oppose la théologie du sacerdoce, qui serait donc à réviser fondamentalement. Il ne s’agit pas d’évacuer la tradition, mais de reprendre sa démarche en réinventant différemment, pour notre époque, ce qu’elle a élaboré depuis les origines en fonction de la culture de chaque époque. Rien n’est à mépriser dans la tradition et les anciens conciles. Mais tout est à relire à neuf dans une situation nouvelle.

    Mais arrêtons là ; je ne vais pas vous développer mon discours qui s’étend sur près de 3.000 pages dans mes livres !

    Saint Bernard de Clairvaux au pape Eugène III

    Il est bon de rappeler l’histoire, en particulier celle de l’Eglise. Elle donne souvent de la tradition une tout autre image que celle qui traîne dans nos têtes….
    Danielle nous fait part de sa lecture de la correspondance de saint Bernard de Clairvaux au pape Eugène III, ancien moine de Clairvaux, devenu pape en 1145.


    I – « Désormais je parle à mon maître, je n’ose plus vous appeler mon fils, lui écrit Bernard. Celui qui me suivait est passé devant moi…
    L’Église exulte et glorifie le Seigneur de votre élection, mais au sein de l’Église la joie est plus grande encore dans cette communauté dont vous avez été l’enfant, dont vous avez sucé les mamelles. Quoi donc ? J’exulte moi aussi et pourtant je l’avoue j’ai peur. Ma joie est mêlée de crainte et de tremblements… Je vois la dignité où vous êtes élevé et de quelle hauteur maintenant vous pouvez tomber. »


    II – « À voir la pompe qui t’entoure on te prendrait plutôt pour le successeur de Constantin que pour le successeur de saint Pierre. Contemple-toi d’un regard dénudé dans ta première nudité puisque tu es sorti nu des entrailles de ta mère. Es-tu donc né coiffé de la tiare, brillant de joyaux, chatoyant sous la soie, couronné de plumes ou constellé de métaux précieux ? Éloigne tous ces ornements, dissipe-les comme les éphémères nuées du matin… Tu ne verras plus alors qu’un homme nu, pauvre, malheureux, pitoyable, un homme né de la femme et donc héritier du péché, destiné à une vie brève et donc dans la crainte… »


    Extrait de la correspondance de saint Bernard de Clairvaux au pape Eugène III, ancien moine de Clairvaux, devenu pape en 1145.