samedi 29 décembre 2012

Le Divin Enfant


Il me revient que l'autre soir, à la messe "de minuit" (moins une couple d'heures), on nous a fait chanter quelques grands classiques dont les incontournables "Anges dans nos Campagnes", pour conclure en clamant qu' "Il est né le Divin Enfant" (mais désormais, hélas !,  sans les hautbois et les musettes de jadis...)
Quelque part entre ces deux-là nous pénétrâmes, guidés par l'accordéon à pédales devenu électronique, "Dans une étable obscure". Nous eûmes donc droit à "la totale", ce qui, tout compte fait, ne m'était pas désagréable, me faisant retourner, une fois de plus, à ces Noëls dans la neige, en Valromey (Haut-Bugey). Mais là, dans cette "étable obscure", au 3° couplet, mon filet de voix fut bloqué net. N'allais-je pas chanter que le tout p'tiot gamin de Palestine, ce pur sémite qui pleurait en araméen pour avoir le sein de sa petite brunette de jeune maman, était en réalité un bambin blondinet ? Jugez-en :

Plein d'une foi profonde,
Le monde est à genoux !
Frêle Majesté BLONDE
Etends les mains sur nous !


Ma foi! ma foi ne va pas jusque là ! Comme me l’a dit un ami: "Quand  il entend ça, s'il y était encore il s'en retournerait dans sa tombe. Heureusement qu'il est ressuscité !"
Ah, ça, oui ça, c'est bien vrai ! Heureusement qu'il est ressuscité !
N'empêche, qu'est-ce qu'on lui colle sur le dos... et que de c...âneries n'a-t-on pas proférées en son nom...
Sans compter que, chanter ça, c'est un coup à se faire accuser de manipulation, d'instrumentalisation raciste  !...

Bon, pour me faire pardonner ce que d'aucuns ne manqueront pas de qualifier d'insolence, d'iconoclasme, que sais-je, de blasphème, je laisserai la parole à son Père, qui va nous dire, en confidence, ce qu'il pense d'une toute petite fille de rien du tout, sa préférée, née, elle aussi le jour de Noël, "avec" le bébé - brun à coup sûr - dont on vient de parler, et même, grâce à lui.

La foi que j'aime le mieux, dit Dieu, c'est l'espérance.
La Foi ça ne m’étonne pas.
Ça n’est pas étonnant...
J’éclate tellement dans ma création....
La Charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant.
Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre,
comment n’auraient-elles point charité les unes des autres...
Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’ Espérance.
Et je n’en reviens pas.
L’ Espérance est une toute petite fille de rien du tout.
Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière.
C’est cette petite fille de rien du tout.
Elle seule, portant les autres, qui traversa les mondes révolus.
La Foi va de soi.
La Charité va malheureusement de soi.
Mais l’ Espérance ne va pas de soi. L’ Espérance ne va pas toute seule.
Pour espérer, mon enfant, il faut être bienheureux, il faut avoir obtenu,
reçu une grande grâce.
La Foi voit ce qui est.
La Charité aime ce qui est.
L’ Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera.
Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera.
Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé.
Sur la route montante.
Traînée, pendue aux bras de des grandes sœurs,
qui la tiennent par la main,
La petite espérance s’avance.
Et au milieu de ses deux grandes sœurs elle a l’air de se laisser traîner.
Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcher.
Et qu’on traînerait sur cette route malgré elle.
Et en réalité c’est elle qui fait marcher les deux autres.
Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde.
Et qui le traîne.
Car on ne travaille jamais que pour les enfants.
Et les deux grandes ne marchent que pour la petite.

                 Charles Péguy - Extraits de : Le porche du mystère de la deuxième vertu.

Et, avec elle, avec cette petite fille de rien du tout, grâce à elle, Bonne Année 2013 !
Bernard Maréchal


mercredi 26 décembre 2012

Passons à une foi adulte.


Enfant, je croyais aux cadeaux de Noël apportés miraculeusement par le Père, le Père Noël bien sûr. Puis je n’ai  plus cru au mystérieux arrivage mais j’ai remercié tout autant mes parents de leur amour pour moi et mon « merci » a été un amour plus profond pour eux.
Chrétien grandissant, je n’ai plus « foi » au « mystère » de Noël, et je le mets au niveau du compréhensible, je l’humanise. Et alors, je découvre l’essentiel. Celui que j’appelle Dieu, aime ; aime le Monde et chaque être, il m’aime Moi. Pour me le dire il a envoyé un enfant né sur terre comme moi, d’une mère comme la mienne. Cet enfant, plus éclairé que moi, me dit : « Dieu est Père, Papa « Abba ». J’ai compris son amour, comprends le à ton tour »
C’est là tout le Mystère de Noël.
Je ne suis plus larmoyant devant la crèche, je suis émerveillé devant ce petit qui, dans ses vagissements me dit : « Notre Père nous aime et nous supplie d’aimer. » Message qu’il dira à la fin de sa vie en Jean 13/34.
Gilles.

mercredi 19 décembre 2012

Manifeste pour une Église dans le monde de ce temps



Nos amis québécois du « Forum André Naud » proposent leur
Manifeste pour une Église dans le monde de ce temps,
 inspiré par celui des 300 prêtres autrichiens et adopté lors de leur Assemblée Générale d’Octobre 2012. Ce Manifeste contient quatre souhaits, sept engagements et un grand désir :


« Nous demandons aux premiers responsables de l’Église catholique, dont nous sommes aussi membres par notre baptême, de s’atteler à une urgente et nécessaire reforme ecclésiale qui permettrait aux disciples du Christ de collaborer à l’instauration d’une fraternité universelle dont l’Homme de Nazareth avait fait sa grande préoccupation. Lors de son dernier repas avec les siens, quel message il nous a laissé avec le tablier, le pain et le vin! Par fidélité au Christ, à l’Évangile et à l’institution qui tente de le manifester AUJOURD’HUI, nous nous sentons obligés de déclarer à nouveau nos options et nos choix. : n’est-ce pas une loi de la vie que de recommencer?

Nous souhaitons que :

-       Dans l’Église l’autonomie de l’être humain et l’importance de sa conscience soient au centre de nos orientations et de nos décisions d’agir, une conscience de disciple « qui repousse vigoureusement tout juridisme étroit et mesquin qui perdrait de vue le primat de l’amour généreux sur les règles concrètes d’action.[1]» Le Christ ne donne pas un long code de conduite, mais beaucoup d’exemples d’humanité.

-    L’égalité femme/homme reconnue dans la société civile le soit autant dans notre Institution ecclésiale.

-     La décentralisation de l’Institution ecclésiale (avec les siècles devenue romaine et gérée par la Curie) se traduise progressivement par une prise en charge de chaque communauté chrétienne par ses membres, selon leurs talents et leur disponibilité.

-          Nos évêques prennent une plus grande liberté face au gouvernement central de notre Institution et une plus grande implication, associés aux laïques, dans les enjeux de notre société québécoise. « Dans l’état actuel des choses et de la législation de l’Église, le pape et les évêques ont le devoir d’être prêts à reconsidérer les règles qui concernent la « juste » liberté  de pensée et d’expression dans l’Église.[2] »

Conséquemment
Nous nous engageons à :

 -            Promouvoir partout et en tout temps l’importance de la conscience éclairée de disciple, de l’égalité  femme/homme, de la décentralisation dans notre Institution ecclésiale, et de la liberté de pensée et   d’expression dans notre Église.

-    Intervenir sur le terrain pour favoriser l’existence de communautés chrétiennes à taille humaine capables, dans un climat de coresponsabilité, de répondre à leurs propres besoins  même dans un contexte de fusion de paroisses (distribution des tâches pastorales, reconnaissance de  ministères propres à une communauté, consultation pour le choix du pasteur, célébration de la Parole avec communion, célébration conjugale,…). La liberté d’action évangélisatrice des  communautés chrétiennes repose sur la connaissance des personnes, de leurs besoins, de leurs  aspirations, de leurs joies et de leurs peines.

-      Accueillir ouvertement dans leurs différentes situations de couples les personnes séparées réengagées, les personnes homosexuelles, les personnes vivant en union de fait,… qui cheminent dans la communion au Christ à la table eucharistique.

-              Promouvoir la célébration du pardon de Dieu avec absolution collective.

-              Inviter des laïques formés de nos communautés à prononcer une homélie.

-              Promouvoir la réinsertion dans l’exercice du ministère presbytéral des prêtres qui ont quitté le ministère et qui pourraient aujourd’hui être mariés.

-              Nous exprimer en faveur de l’ordination diaconale des femmes, ainsi que de l’ordination presbytérale de femmes et d’hommes mariés ou célibataires

Nous désirons poursuivre ce dialogue déjà amorcé avec l’ensemble du Peuple de Dieu et nous invitons nos évêques à se joindre à cette démarche.


                                                                                                              Reproduit avec l’accord du "Forum-André-Naud"
1. NAUD, André, Le magistère incertain, Fides 1987, p. 250.
2. NAUD, André, Pour une éthique de la parole épiscopale, Fides 2002, p. 24.

mercredi 12 décembre 2012

Homosexualité: des réflexions à faire mûrir




Lorsqu’il s’est présenté pour l’élection présidentielle, François Hollande a proposé aux Français 60 engagements, 60 propositions.

Sa proposition 31: « J’ouvrirai le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels » se place entre le délit de faciès et le handicap.
Pourquoi l’urgence de la proposition 31 plutôt  que de la 30 ou de la 32 qui sont bien plus prégnantes d’urgence tant elles concernent de monde ?

L’homosexualité est restée trop longtemps une charge insupportable aux intéressés, particulièrement dans les entreprises. Des personnes homosexuelles ont décidé depuis des années de mettre ce problème au jour. Elles ont d’abord voulu le tirer au clair pour elles-mêmes. Combien d’homosexuels en psychanalyse ? !
Elles ont voulu faire profiter d’autres de leurs découvertes, de leur retour à la vie peut-on dire, et se sont organisées en « mouvement ». Mouvement minoritaire : il se défend  se fait entendre d’autant plus fort.
Reste maintenant à ce qu’il mûrisse.
Le premier point : mariage, semble reconnu même dans l’Eglise. Des prêtres disent même que puisque « tout amour vient de Dieu », disons de l’amour homo qu’il est bon et bien, bien dit, bene dictus, béni, donc bénit de Dieu et normalement de son Eglise
Demeure l’épine du mot mariage lui-même. D’autres langues s’essaient à trouver un autre terme.
Reste l’adoption : avoir un enfant, est-ce pour lui d’abord ou est-ce pour soi ? De quoi, de qui a-t-il besoin pour s’épanouir ?
Notre société se tourne vers la psychanalyse, vers ces gens qui, étant allés les premiers aux fondations d’eux-mêmes, peuvent dire quelque chose sur les découvertes de ce voyage pour que d’autres en profitent.
Leurs découvertes ne sont pas toutes identiques vu la diversité des personnes. L’intérêt c’est qu’ils en parlent entre eux, beaucoup actuellement, et sans exclusive. Ainsi les choses mûrissent.
Ne serait-ce pas le chemin à suivre pour les politiques et aussi pour les religieux ?
Dans les journaux les points de vue s’échangent depuis un certain temps. Les évolutions sont manifestes ; on trouve encore des raideurs…
Les évêques qui naguère ramaient vent debout contre le Téléthon le font actuellement contre l’homosexualité, mais on constate que leurs avis sur les objectifs du Téléthon ont évolué. De quoi la « grâce » n’est-elle pas capable !
Les manifestations sont utiles pour vider les agressivités, comme un grand coup de gueule, mais il faut revenir, calmés, à la discussion.
Patience, ça mûrit !
Monsieur Hollande, n’oubliez pas la proposition 30 ni la 32 ; entre elles deux la 31 mûrira.
Gilles Lacroix, prêtre, psychanalyste. Mont près Chambord 08.12.2012.

dimanche 2 décembre 2012

Le billet de Gilles


Dans les années 50, j’enseignais le catéchisme à un groupe de 80 et quelques filles sur ma paroisse, à Paris…Elles ont grandi depuis, et même depuis, se sont courbées : elle sont pour certaines grand’mères.
J’avais semé alors la loi de l' Evangile : aime ton prochain…
Tant d’années après, l’une d’elles me dit au téléphone : « Je suis maire adjointe de ma ville, responsable de la Culture. Je fais découvrir aux gens de la commune et d’ailleurs les beautés de la peinture par des conférences, des visites de musées, et d’autres choses… »
Elle aide des personnes à s’épanouir. Elle me dit au téléphone : « C’est beau de voir des gens s’ouvrir à de belles choses, d’échanger avec d’autres, de s’apporter des points de vue différents, de s’enrichir mutuellement ». Et je me dis : elle leur apprend de quelque manière ce qu'est « aimer son prochain ».
Le grain semé en terre a porté du fruit, 60 ans plus tard ; avant aussi sans doute, et après encore !
Oh, « geste auguste du semeur » !
Gilles -2/12/2012. 

mercredi 21 novembre 2012

Avoir peur des conflits ?


 

Par rapport à l’Eglise, on trouve dans les divers types de communautés chrétiennes :

-        -          Ceux qui ne font aucune rupture avec l’institution et s’insèrent très bien dans le projet ecclésial. Ils ne remettent en cause aucun des fonctionnements de l’ordre religieux actuel.

-         -        Ceux qui ont découvert ou explicitement voulu que ces communautés servent à transformer l’institution. Ils acceptent ou souhaitent une certaine rupture avec le fonctionnement actuel et ils ont le désir que cela serve à la réforme de celui-ci.

-        -        Ceux qui ne s’intéressent absolument plus à la transformation de l’Eglise. Ils cherchent une forme de communauté chrétienne ou spirituelle, mais se désintéressent tout à fait de l’institution. Plusieurs de ceux-là viennent de la catégorie précédente après échec ou déception.

Evidemment, il n’y a pas de problème dans les rapports entre les communautés et l’institution ni pour la première, ni pour la troisième catégorie. C’est dans la deuxième catégorie qu’il se passe quelque chose sur ce point.

Après une période un peu floue où certains chrétiens cherchaient des formes nouvelles sans toujours bien voir où cela menait, et où l’institution religieuse continuait à fonctionner sans s’opposer à ces recherches, certains signes indiquent que l’on arrive à un tournant : Il va falloir rompre tout rapport ou entrer dans des conflits plus nets…/…
…/…Ces derniers temps, avec des prises de position plus « spectaculaires » de la hiérarchie (« document romain sur la sexualité », « lettre aux catholiques de France »), il est difficile de ne pas voir que, de ce côté, le changement n’est pas très grand : quand les jeunes trouvent l’Eglise hors de leur langage ou de leurs questions, ce n’est pas des intégristes qu’ils parlent, mais du Pape, des  évêques, des paroisses d’aujourd’hui, en un mot de la pastorale rénovée, « adaptée », d’après Vatican II.

                                  G. Masson – Publié dans « Promesses » N° 98 –Avril 1977

Ce texte, écrit il y a plus de 35 ans, décrit une situation de l'Eglise qui peut sembler actuelle 
Que sont devenus les contestataires de cette époque ? Ont-ils rompu ou sont-ils entrés dans des conflits plus nets ? Il est à craindre que la plupart aient quitté l’Eglise Catho depuis…des lustres - quel gâchis!
Les contestataires récents – genre Mmes Soupa-Pédotti – sont beaucoup plus soft, il en a fallu beaucoup pour qu’ils se réveillent ! ( Merci Mgr 23! ). Seront-ils mieux entendus ?
                                                                                                                                               PVW



lundi 12 novembre 2012

Benoît XVI: donner un nouveau souffle au latin




La Croix - 11/11/12 - 14 H 32 mis à jour le 12/11/12 - 09 H 02
Benoît XVI a publié le samedi 10 novembre une lettre apostolique solennelle sous la forme d’un Motu Proprio titré « Latina Lingua » (La langue latine), créant l' « Academia Latinitatis », l’Académie de latinité. Cette académie pontificale dépendra du Conseil pontifical de la Culture.
Le Pape entend ainsi redonner une certaine vigueur à l’apprentissage du latin, notamment dans l’Église. La connaissance du latin et de la culture latine est en effet « nécessaire pour l’étude des sources (de la foi), auxquelles s’alimentent de nombreuses disciplines, la théologie, la liturgie, la patristique et le droit canon », explique le pape qui souligne que cela correspond à « l’enseignement du Concile Vatican II ».
Depuis la Pentecôte, rappelle-t-il, l’Église n’a pas hésité à parler toutes les langues, choisissant le latin comme langue officielle. Les plus importants textes du magistère sont en latin, « précisément pour mettre en évidence le caractère universel de l’Église ».
Mais, déplore Benoît XVI, la connaissance de la langue et de la culture latine, que l’Église, depuis la chute de l’empire romain, a maintenue vivante, devient de plus en plus « superficielle », ce qui se vérifie jusque dans « les études philosophiques et théologiques des futurs prêtres ».
Une langue pas si morte que ça
Si la connaissance du latin et de la culture latine se perd dans l’Église, le Pape constate que, paradoxalement, elle suscite un regain d’« intérêt » hors de la sphère religieuse, « pas seulement dans les continents qui ont leurs racines dans l’héritage gréco-romain », mais de la part « de professeurs et aussi de jeunes et d’étudiants de nations diverses ».
L’objectif de l’Académie de latinité, défini dans l’article 2 du Motu proprio rédigé en latin est donc double : « Favoriser la connaissance et l’étude de la langue et de la littérature latines qu’elles soient classique, patristique, médiévale ou humaniste en particulier auprès des institutions de formation catholiques dans lesquelles sont formés et instruits les séminaristes et les prêtres » ; et « promouvoir dans divers milieux l’usage du Latin que ce soit comme langue écrite ou parlée ». Autrement dit : revivifier des études qui s’essoufflent et accompagner ce nouvel élan dans le monde de la culture. Pour cela, « des méthodes didactiques adaptées » à notre époque devront être mises en oeuvre et « un réseau entre institutions académiques et universitaires » devra être promu afin de valoriser le riche et divers patrimoine de la civilisation latine.
Par la création de cette Académie, Benoît XVI marque néanmoins avant tout son attachement à une Église qui se nourrit de sa tradition millénaire.
La fondation Latinitas, créée par Paul VI en 1976, devrait du même coup être supprimée.


Martine de Sauto (avec AFP et APIC)

jeudi 1 novembre 2012

D'autres notes de lecture



La religion  relie , elle rassemble les êtres humains à travers une croyance collective dans un invisible qui les dépasse.
Cependant, je dirais, à l'inverse, que la spiritualité, la quête personnelle de l'esprit, délie, elle libère l'individu de tout ce qui l'attache et l'enferme dans des vues erronées ( ignorance, a-priori, préjugés, etc...), mais aussi du groupe.  Elle le libère du poids de la tradition, du collectif, pour aller vers lui-même, vers sa vérité intérieure. 
Puis, si la spiritualité commence par délier un individu, elle a pour but ultime de le relier de manière juste aux autres.  Autrement dit, la spiritualité délie pour mieux relier, elle libère l'individu pour lui apprendre à aimer.  Une spiritualité qui débouche sur l'indifférence ou sur le mépris des autres n'a rien d'authentique, c'est une névrose qui a le spirituel pour alibi.
Frédéric Lenoir
 "DIEU" Entretiens avec Marie Drucker

"L'humanité, telle que nous la vivons, est en transition entre l'animal et l'humanité véritable.  Le mouvement même de l'évolution appelle l'homme à devenir ce qu'il croit être.Devenir humain ! C'est à dire qu'effectivement, il faut sauver l'homme dans l'homme.  La pensée humaniste et la proposition chrétienne sont en accord sur ce point.  Parler du sens de la vie et parler du salut reviennent, l'un et l'autre, à évoquer un point à atteindre, donc un dépassement.  La réalisation de quelque chose qui n'est pas acquis d'emblée.  Un "au-delà" de l'humanité telle quelle est. Mais un au-delà dont elle porte en elle l'appel et la capacité pour peu qu'elle veuille bien s'y ouvrir."

Yves Burdelot
"Devenir Humain-La proposition chrétienne aujourd'hui"(2002)

    vendredi 28 septembre 2012

    L’Eglise est-elle donc vénale comme tant d’institutions humaines ?




    « Frappez-le au porte-monnaie », entend-on dire lorsqu’on veut obliger quelqu’un à revenir au réel.
    Un article de La Croix du lundi 24 09.2012 nous apprend que de nombreux catholiques allemands, autrichiens, suisses, pour obliger l’Eglise catholique à accorder sa vie à sa parole, décident de ne plus lui verser leur « impôt » et l’Eglise réagit en les excluant et de la maison, et de la famille.
    Pourquoi ce refus des catholiques?
    Pourquoi cette réaction de l’Institution ?

    Pourquoi le refus de payer l’impôt » ? l’article ne le dit pas . Il sera dit plus tard espérons-le. Nous savons que depuis la fin du concile Vatican II, les catholiques allemands ont été très réactifs. Eclairés par leurs théologiens dont plusieurs étaient conseillers théologiques au concile, ils ont insisté pour prendre leur place dans la vie de leur Eglise. Cette place était désignée par des articles du concile. Ainsi de l’article 10  de Lumen Gentium.
    Il était montré clairement dans cet article que le « sacerdoce commun des fidèles, (comme) le sacerdoce ministériel (de la hiérarchie) participe de l’unique  sacerdoce du Christ ».
    Des théologiens ont bien introduit des subtilités dans le texte pour que les réactionnaires puissent argumenter : il y aurait dans ce sacerdoce unique des différences qui seraient « essentielles » entre clercs et laïcs…de quoi occuper les instances de l’Eglise à écrire des pages de théologie, au lieu d’annoncer l’Evangile.
    Mais les catholiques ne s’y sont pas laissés prendre, et ils ont attaqué au porte-monnaie, dernier recours pour être entendus : on veut notre place, toute notre place, sinon, on ne paie pas.

    L’Eglise a utilisé les armes qu’elle avait au temps où elle mettait les rois et les empereurs sous le cilice et la cendre, au cas où ça prendrait encore : un genre d’excommunication, « approuvée par le congrégation romaine pour les évêques le 28.08.2012 ».
    Pour ceux qui ne paient plus l’impôt, plus de sacrements : baptême, eucharistie, mariage…plus d’enterrement à l’église, même pas de cérémonie d’à Dieu.
    Tu t’es battu ta vie durant pour que l’Institution Eglise donne aux chrétiens la place qu’avaient dans l’Eglise les premiers chrétiens (cf. les Actes des Apôtres). Tu as donné ta vie pour annoncer l’Evangile, mais tu refuses de donner ton argent à cette institution accrochée sur ses habitudes, sa législation, loin de la loi de l’Evangile…l’institution te regarde comme un scélérat. Elle te rejetterait en enfer s’il existait!

    L’Institution ne remet rien en cause de ce qu’elle dit et fait. Elle fulmine lois et obligations comme lorsqu’elle gouvernait le Monde au Moyen Age. On la dirait dans sa cuirasse, tirant ses flèches contre un ennemi qui n’est plus face à elle puisqu’il est de ses troupes et elle ne le comprend pas.
                                                                Gilles Lacroix

    mardi 25 septembre 2012

    Le même Esprit ( le vent du large)

                       
    Notre persévérance  réciproque dans nos liens avec nos frères en Jésus Christ de l’Eglise Réformée de France  de la région orléanaise nous  vaut un nouveau message très tonique, nous donnant à découvrir qu’ils posent les mêmes interrogations que celles qui conduisent CER 41 à chercher des formes de célébration plus invitantes, plus participatives que celles qui nous rassemblent dans
     les liturgies dominicales.

    L’ objectif : réussir l’accueil de nouveaux -venus qui  vivent en marge du  sérail, avec une pensée toute particulière pour les Jeunes, « cœur de notre ressourcement » peu présents dans les assemblées.
    Faire naître chez tous, le désir de revenir  y vivre des échanges et une communion, favorisés par un contexte de proximité.

    L’analyse avait permis de faire émerger un certain nombre de facteurs qu’on pouvait juger responsables de l’appauvrissement des assemblées habituelles…

    . Questionnement sur le manque de chaleur humaine des grands édifices, peu  propices pour  réussir un véritable accueil et l‘échange dans les petites assemblées,
    . Ressenti de liturgies ne laissant pas de place  à l’improvisation, au choix des chants, à l’échange…
    . Manque d’encrage des lieux de culte du dimanche (cultes tournants)  qui ne permet pas de stabiliser les communautés, préjudiciable pour l’accueil.
    . …………………

    Le pasteur nous permettra  de dévoiler le moteur de cette initiative , dans ces quelques lignes, puisque cette réflexion, qui converge vers la nôtre,  nous est fraternellement adressée.

     Les Cultes participatifs : l’origine de cette expérience

    Ainsi faut-il nommer les fruits de cette expérience voulant associer Culte et Participation des « laîcs », initiée par « les Terres du Milieu », entité géographique située entre Nimes et Montpelier, région riche en temples… mais pauvre en pasteurs.



    Forte  des ressentis recueillis dans la démarche initiale,  l’équipe de réflexion a élaboré une trame qui va structurer une autre forme de culte :
    -         large temps pour le choix des chants, y associant les plus jeunes
    -         liturgie (textes et silences)
    -         large temps d’échange après la prédication
    -         temps pour l’offrande, l’intercession… la bénédiction
    -         pique-nique partagé avec ceux qui le peuvent.

    Un souhait, garder le rythme toute l’année, même pendant les vacances.

    De la conclusion formulée à l’issue des 6 mois de cette expérience  ressentie très positive, nous avons retenu
    « L’accueil de personnes nouvelles est un défi permanent et passionnant. Le travail de réflexion et de pédagogie est à poursuivre  de la part des Conseillers presbytéraux pour expliquer clairement qu’il y a de la place pour différentes formules dans nos communautés.
    Plutôt que d’opposer les Eglises « historiques » et les Eglises dites « émergentes », la reconnaissance mutuelle entre ces deux attentes ne peut que les renforcer l’une et l’autre. 
    Si nos Eglises saisissent cette occasion d’élargir l’espace de leurs tentes (*) pour annoncer et vivre l’Evangile, avec de nouvelles personnes, sans aucun doute, ce sera une joie et une porte de plus ouverte dans nos communautés. »

    Merci pour ce « Vent du large »…
    Une invitation antérieure nous avait conduit à participer au culte du Jour de Pâques, au temple d’Orléans, en cette année 2012

    (*) référence à Isaïe 54,2
         « Elargis l’espace de ta tente,
           déploie sans hésiter la toile de ta demeure,
           allonge tes cordages, renforce tes piquets »

                                                                                                        Bernard Moreau - CER41

    samedi 15 septembre 2012

    L'habit fait-il le ...clerc

    La semaine dernière des cousins du Nord sont venus me voir. Nous avons eu l’occasion d’aller faire quelques courses dans une grande surface et nous avons rencontré un prêtre en soutane.
    « Vous avez ça ici…chez nous on n’en voit pas »
    Ils parlent bref mes gens du Nord, et le « ça » n’est en rien désobligeant., mais ça (leur réaction), m’a rappelé le temps des années 60 lorsque,  en paroisse à Paris, nous considérions comme une victoire de nous être libérés de la soutane.

    A cette époque, la Mission de Paris voulue par le cardinal Suhard, les Prêtres ouvriers, le Nid fondé par le Père Talvas et une personne prostituée et alcoolique sortie de là avec l’aide de ce  prêtre qui lui avait dit un jour où il la voyait dans le caniveau : « Germaine, je ne vous abandonnerai jamais », le livre des abbés Henri Godin et Yvan Daniel « La France pays de mission ? », la Mission de France, le livre de Jean Sulivan : « Car je t’aime ô Eternité », le soutien des alors cardinaux de Paris, nous disaient : vous êtes le levain dans la pâte.
    Et nous voulions être près des gens, comme Jésus dans son pays, à son époque, artisan charpentier comme d’autres l’étaient. Car Jésus n’était ni « prêtre », ni « lévite », il ne faisait partie d’aucune association particulière sinon peut-être de la corporation des charpentiers, mais ça il ne l’a pas fait savoir.

    A cette époque nous avons quitté la soutane
    Aujourd’hui certains veulent la reprendre, pour montrer quoi ? qu’ils sont différents des autres comme on voit cette recherche de différence dans d’autres religions …ce qui met certains très mal à l’aise ?
    Serait -ce pour montrer une religion catholique au moment où l’on redécouvre la parabole du levain dans la pâte, cachée dans 3 mesures de farine (Mt. 13/33 ; Lc. 13/20) est-ce pour faire venir des gens à l’église ?
    Pourtant Jésus disait d’éviter de longs phylactères comme en portent les pharisiens pour être vus des autres.
    Le levain dans la pâte, le sel dans l’aliment, ça ne se voit pas, et dès qu’on s’en rend compte c’est qu’il y en a trop.
                                   Gilles Lacroix, prêtre – septembre 2012       

    mercredi 12 septembre 2012

    Faire bouger l'Église catholique:le livre


    Vient de paraître :
    Faire bouger l'Église catholique
    Joseph Moingt


    Rappelons que cet ouvrage publie les textes de 3 conférences données par le père Joseph Moingt, en particulier celle de septembre 2010 à Blois. Dans un style simple et accessible à tous, le père Moingt montre comment, avec l'évolution des mentalités, l'Église s'est trou­vée en porte à faux par rapport à la société actuelle. Avec une analyse sans complaisance et préconisant une profonde mutation de l’Église, il ouvre une large perspective d'espérance, loin des peurs, des préjugés ou des crispations du passé.
    Les annexes de l'ouvrage précisent les structures d'Église préconisées par Joseph Moingt et certaines notions telles que le « sacerdoce commun des fidèles ». Ces annexes sont dues à la plume de trois membres de l'association CER41 : Jean Housset, Gilles Lacroix et Guy de Longeaux.
    L'édition de Faire  bouger l'Eglise catholique a lieu sous l'égide de l'asso­ciation CER41.
    Retrouvez ce livre de 180 pages en librairie  (15 €)
    Par ailleurs une rencontre avec Joseph Moingt est en préparation (début 2013 ?)



    mardi 4 septembre 2012

    La difficile sortie d'un catholicisme magique




     Pareille question me parait en impliquer immédiatement nombre d'autres, infiniment plus fondamentales : faut-il encore des prêtres? et, en plus, faut-il encore des messes? Ou, plus radicalement , faut-il encore une (ou des) religion(s) institutionnalisée(s) ? comme par exemple le catholicisme, qui a été – et reste provisoirement encore – un peu la nôtre?
    .../ beaucoup de catholiques ont eu – et ont encore – une conception assez magique du rôle du prêtre. Mais comment s'en étonner ? Tout le système de la religion (et de la théologie catholique) est basé sur ces phénomènes éminemment 'magiques' que sont le miracle et le miraculeux, jusqu'à y inclure la personne même de Jésus, présenté comme un être éminemment 'miraculeux' et ce non seulement dans ses actes (les miracles qu'il aurait accomplis) mais, plus fondamentalement encore, dans sa personne : il nous a été présenté comme le Fils et le Verbe du Père éternel, né d'une vierge elle-même fécondée par l'Esprit-Saint et exempté de ce fait du péché originel et des traumatismes que ce péché entraîne. Comment peut-on, dans ces conditions radicalement exceptionnelles, être présenté au monde comme un 'exemple' à suivre ou à imiter par une humanité blessée (nous a-t-on dit) par cette catastrophique tare originelle ? D'autre part il n'est peut-être pas inutile de rappeler que ce ne sont pas les premiers chrétiens qui ont divinisé et 'miraculisé' Jésus : ce sont les évangélistes d'abord et saint Paul, avant que l'empereur Constantin ne l'ait fait officiellement au concile de Nicée, et ce malgré une majorité arienne des évêques présents à ce Concile.

    La voix du cardinal Martini s’est éteinte


    L'Eglise est en retard de 200 ans 
    Aurions-nous peur ?


    La Croix (mis à jour le 2/9/12 - 15 H 33)
    Dans une ultime interview, publiée samedi 1er septembre à titre posthume par le Corriere della Serra , le cardinal Martini encourage l’Église à « entreprendre un chemin radical de changement ». En voici de larges extraits en français.

    Le cardinal italien Carlo Maria Martini

    « L’Église est fatiguée. Notre culture a vieilli, nos églises sont vastes, nos maisons religieuses sont vides, et l’appareil bureaucratique de l’Église se développe. Nos rites et nos habits sont pompeux (…) Nous nous trouvons dans la situation du jeune homme riche qui s’éloigne, empli de tristesse, alors que Jésus l’appelle à devenir son disciple. Je sais bien qu’il est difficile de tout laisser… Mais au moins pourrions-nous chercher des hommes libres et attentifs au prochain, comme l’ont été Mgr Romero et les martyrs jésuites du Salvador. Où sont les héros qui pourraient nous inspirer ? En aucun cas, nous ne devrions nous en tenir aux limites de l’institution. (…) Dans l’Église aujourd’hui, je vois tant de cendres qui cachent les braises que je me sens souvent pris d’un sentiment d’impuissance. Comment peut-on libérer ces braises pour revigorer la flamme de l’amour ? (…)
    Je conseille au pape et aux évêques de chercher, pour les postes de direction, douze personnes « hors normes », proches des pauvres, entourées de jeunes, qui expérimentent des choses nouvelles. Nous avons besoin de ce contact avec des hommes qui brûlent, pour que l’Esprit puisse se diffuser partout.

    Mon premier conseil est la conversion. L’Église doit reconnaître ses propres erreurs et entreprendre un chemin radical de changement, à commencer par le pape et les évêques. À commencer par les questions posées sur la sexualité et le corps. (…) Nous devons nous demander si les gens écoutent encore les conseils de l’Église en matière sexuelle. L’Église est-elle encore, dans ce domaine, une autorité de référence ou seulement une
    caricature pour les médias ?

    Mon deuxième conseil est l’écoute de la Parole de Dieu. (…) Seul celui qui reçoit cette Parole dans son cœur peut aider au renouvellement de l’Église et saura répondre avec justesse aux demandes personnelles. (…) Ni le clergé ni le droit canonique ne peuvent se substituer à l’intériorité de l’homme. Tous les règlements, les lois, les dogmes ne nous sont donnés que pour clarifier la voix intérieure et aider au discernement de l’Esprit.

    Enfin, les sacrements sont pour moi, non pas des instruments de discipline, mais un appui à la guérison des hommes pris dans les faiblesses de la vie. Portons-nous les sacrements à ceux qui ont besoin d’une force nouvelle ? Je pense à tous les divorcés et aux familles recomposées. Ils ont besoins d’une protection spéciale. L’Église soutient l’indissolubilité du mariage. C’est une grâce lorsqu’un mariage et une famille y parviennent. (…) L’attention que nous porterons aux familles recomposées sera déterminante pour la proximité de l’Église avec la génération de leurs enfants. Une femme abandonnée par son mari trouve un nouveau compagnon qui s’occupe d’elle et de ses enfants. Ce second amour réussit. Si cette famille est discriminée, la mère et ses enfants s’éloigneront. Si ces parents se sentent extérieurs à l’Église, ne se sentent pas soutenus par elle, l’Église
    perdra les générations futures. (...) La demande d’accès des divorcés à la communion doit être prise en compte.
    Comment l’Église peut-elle venir en aide avec la force des sacrements à ceux qui vivent des situations familiales complexes ? (…)
    L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? Peur au lieu de courage ? La foi, la confiance, le courage sont les fondements de l’Église. (…) Seul l’amour peut vaincre la fatigue. Je le vois bien avec toutes les personnes qui m’entourent désormais. »

    mercredi 15 août 2012

    L’anarchiste rangé (ou le contestataire fatigué !)


    Ne pas dire ce qu’on pense parce que c’est mal élevé
    Ne pas penser ce qu’on dit mais beaucoup en parler
    Ne pas trop réfléchir…
    Et se laisser guider par le prêt à penser
    Il y a des principes qu’on ne peut pas négocier
    Et si rien n’est sacré, ne pas le proclamer
    Tout ne peut pas se dire…
    C’est la règle de notre jeu de société
    Et puis de temps en temps se permettre une audace
    Pour bien prouver qu’on n’est pas devenu une limace
    Puis rentrer dans le rang…
    Retourner dans le moule et se voiler la face
    On
    ne reconnaît plus son reflet dans la glace
    Et
    ça ne s’arrange pas avec le temps qui passe
    On est défiguré…
    Un pantin formaté décide à notre place
    Refrain :
    Je suis un anar de boulevard, un marginal embourgeoisé
    Un non-conformiste aligné, recyclé en BCBG
    Je suis un opposant complaisant, un farfelu normalisé
    Un manifestant chevrotant, un contestataire enroué.
    Nadine de Vos. Bruxelles

    mercredi 8 août 2012

    Faire bouger l'Eglise catholique

    Le bureau de CER41 communique :


    Un livre, dont l’origine est à Blois, paraissait le 13 septembre dernier, aux éditions Desclée de Brouwer., sous le titre : «  Faire bouger l’Eglise catholique ».
    On y trouvera notamment le texte de la conférence donnée par le père Joseph Moingt, jésuite théologien, en septembre dernier à Blois :

    Faut-il se résigner au repli sur soi de l’Eglise Catholique, qui voit se rétrécir comme peau de chagrin le nombre de ses fidèles ?
    « Non, répond le P. Moingt, un nouvel élan est à trouver en engageant une mutation profonde de l’institution » il faut:
    -          revenir aux sources,
    -          alléger la « maison »,
    -          miser sur l’initiative des baptisés laïcs,
    -          recentrer le rôle des prêtres et clercs,
    -          vouloir une digne place aux femmes,
    -          parier sur l’émergence des petites communautés vivant un humanisme évangélique, au service de la justice et d’une vraie fraternité dans notre société.

    Dans un style simple et accessible à tous, le père Moingt montre comment, historiquement et selon l’évolution des mentalités, l’Eglise s’est trouvée en porte à faux par rapport à la société actuelle. Il ouvre une large perspective d’espérance, loin des peurs, des préjugés ou des crispations du passé.
    Les annexes de l’ouvrage précisent et développent les structures d’Eglise préconisées par l’auteur. Celles-ci sont dues à la plume de 3 membres de l’association loir-et-chérienne, Chrétiens en Recherche 41. L’édition de Faire bouger l’Eglise catholique a lieu sous l’égide de cette association.

    Le livre, de 180 pages, est d’un format pouvant être mis dans la poche !
    On le trouvera en librairie et tout particulièrement au rayon «  Siloé » à Blois.



    Merci de faire ‘passer’ l’information, tant dans les bulletins de liaison de votre secteur pastoral, doyenné, paroisse, point d’ appui, que lors des rencontres avec vos communautés de fidèles, mouvements, services, EAP, etc.

    dimanche 29 juillet 2012

    Indulgences spéciales pour l’Année Saint-Paul



    ROME (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte du décret signé par le Grand pénitencier de la Pénitencerie apostolique concernant les indulgences spéciales qui ont été accordées à l'occasion des deux mille ans de la naissance de l'apôtre Paul.

    PENITENCERIE APOSTOLIQUE

    URBIS ET ORBIS

    A l'occasion des deux mille ans de la naissance du saint apôtre Paul, des indulgences spéciales sont accordées.


    A l'approche de la solennité liturgique des Princes des apôtres, le Souverain Pontife, mû par une sollicitude pastorale, tient à pourvoir en temps utile aux trésors spirituels à accorder aux fidèles pour leur sanctification, de manière à ce qu'ils puissent  renouveler et renforcer, avec une ferveur encore plus grande en cette pieuse et heureuse occasion, des intentions de salut surnaturel déjà à partir des premières vêpres de la solennité commémorée, principalement en l'honneur de l'Apôtre des Nations, dont s'approchent à présent les deux mille ans de la naissance terrestre.

    En effet, le don des Indulgences, que le Pontife Romain offre à l'Eglise universelle, ouvre la voie pour parvenir au plus haut degré à la purification intérieure qui, alors qu'elle rend hommage au bienheureux apôtre Paul, exalte la vie surnaturelle dans le cœur des fidèles et les incite avec douceur à porter des fruits de bonnes œuvres.

    C'est pourquoi cette Pénitencerie apostolique, à laquelle le Saint-Père a confié la tâche de préparer et rédiger le Décret sur la distribution et l'obtention des Indulgences qui seront valables pendant toute la durée de l'Année paulinienne, avec le présent Décret, émis conformément à la volonté de l'Auguste Pontife, accorde  avec bienveillance les grâces qui sont citées ci-dessous:

    I. A tous les fidèles chrétiens et à chacun d'eux véritablement repentis, purifiés comme il se doit  par le Sacrement de la Confession et nourris par la Sainte Communion, qui visiteront pieusement sous forme de pèlerinage la Basilique papale Saint-Paul sur la via Ostiense et prieront selon les intentions du Souverain Pontife, est accordée et donnée l'Indulgence plénière de la peine temporelle pour leurs péchés, une fois obtenue la rémission sacramentelle de ceux-ci et le pardon de leurs manquements.

    L'Indulgence plénière pourra être utilisée par les fidèles chrétiens soit pour eux-mêmes, soit pour les défunts, autant de fois que seront accomplies les œuvres prescrites; étant toutefois établie la norme selon laquelle on ne peut obtenir l'Indulgence plénière qu'une fois par jour.

    Ensuite, afin que les prières qui sont élevées au cours de ces saintes visites conduisent et invitent  plus intensément les âmes des fidèles à la vénération  de saint Paul, il est établi et disposé ce qui suit: les fidèles, outre à élever leurs supplications devant l'autel du Très Saint Sacrement, chacun selon sa piété,
    devront se rendre à l'autel de la Confession et réciter avec dévotion le «Notre Père» et le «Credo», en ajoutant de pieuses invocations en l'honneur de la Bienheureuse Vierge Marie et de saint Paul. Et cette dévotion doit toujours être étroitement unie à la mémoire du Prince des Apôtres, saint Pierre.

    jeudi 5 juillet 2012

    Le billet de Gilles

    Amis, mes  « vacances » de retraité me laissent le temps de lire le livre de Bruno Guérard : « Jean, le disciple adolescent » éd. Golias.
    Je viens de le commencer, et je n’avance qu’à petits pas ! Il faut le lire avec, à portée de la main les synoptiques. C’est une vraie étude qui me fait aller de découverte en découverte.
    Je le lis surlignant des passages et dans l’étude  et dans le texte de l’évangile de Jean  qui est en fin de livre.
    Je n’avais jamais lu le 4ème évangile de cette manière !
    Vos vacances en seront transformées !
    Et nous nous revoyons en septembre, transformés.
    Gilles.

    lundi 25 juin 2012

    Etre ...ou ne pas l'être ?

    Un mini-forum, qui ne demande qu'à s'enrichir de vos contributions (par mail à pvw@wanadoo.fr)


    De : Pierre [mailto:pvw@wanadoo.fr]
    Envoyé : vendredi 25 mai 2012 22:23


    Anniversaire du Concile Vatican II



    Le théologien Hans Küng a refusé l'invitation de venir célébrer le 50e anniversaire du Concile Vatican II, lors du Katholikentag à Mannheim (Allemagne), les samedi 19 et dimanche 20 mai.

    Il a donné à son refus de participer à ce qu'il a appelé le « Gala du Concile » une explication de 4 pages dont sont extraits les 2 passages suivants :

    "J'ai été honoré de recevoir l'invitation mais est-on d'humeur à une célébration à une époque où l'Eglise est dans une telle détresse douloureuse ?" 
    "A mon avis, il n'y a aucune raison de faire un gala festif. Mais plutôt un service honnête de pénitence ou un service funèbre pour le Concile"


    Banque du Vatican : scandales en série


    En 2009, l'IOR nommait président Ettore Gotti Tedeschi, représentant en Italie du groupe espagnol Santander, en remplacement d'Angelo Caloia. M. Gotti Tedeschi, spécialiste de l'éthique de la finance, avait été choisi pour remettre en ordre les comptes du IOR.
    Mais en septembre 2010, M. Gotti Tedeschi et son directeur général, Paolo Cipriani, étaient placés sous enquête pour violation d'une loi italienne anti-blanchiment. S'ils n'étaient pas soupçonnés de blanchiment d'argent sale, il leur était reproché des omissions entourant des mouvements de fonds d'un total de 23 millions d'euros. Le parquet italien, en juin suivant, avait levé tous les soupçons.
    Le 30 décembre 2010, le pape Benoît XVI a créé une Autorité financière pour lutter contre le blanchiment d'argent sale et le financement du terrorisme, et afin de se mettre en conformité avec les normes internationales.

    Enterrement du Concile Vatican II ; scandales de la banque du Vatican : après tant d’autres, deux informations qui amènent Pierre à réagir brutalement :

    « Personnellement, je ne me considère plus comme catholique, mais simplement comme chrétien  attaché aux valeurs des évangiles……….et non aux dogmes de la religion vaticane que l’Histoire nous amène à …relativiser

     (lire par exemple à ce sujet: « Comment Jésus est devenu Dieu » de Frédéric Lenoir) »

    « Qu’en pensent mes honorables confrères ? »


    De : Guy  [mailto:guylongeaux@wanadoo.fr]
    Envoyé : lundi 28 mai 2012 13:51
    Guy réagit :,
    « Ces mots reçus il y a quelques jours m'ont écorché les oreilles et me tournent dans la tête.
    Ils m’inspirent la courte réflexion suivante :



    être encore catholique ou ne l’être plus ?

    Parce qu’il est déçu, voire dégouté par cette Église dont il ne voit aucune réforme possible rapidement, il s’en détourne.
    C’est un impatient.
    Que va-t-il faire alors en solitaire pour vivre l’Évangile ? Peut-on être un disciple solitaire de celui qui a dit : « Là où 2 ou 3 sont réunis en mon nom… » ?
    Avec quels 2 ou 3 ou plus va-t-il se réunir en son nom ?
    Comment ces 2 ou 3 ou plus vont-ils faire corps avec le grand corps du Christ ?
    Même s’ils sont en marge, n’ont-ils pas à se raccrocher d’une manière ou d’une autre ?
    A terme, pleins de petits groupes à la marge ne finiront-ils pas par faire pencher le corps tout entier ? On peut l’espérer. Mais il faudra du temps. »


    De : Pierre [mailto:pvw@wanadoo.fr]
    Envoyé : mercredi 30 mai 2012 10:45

    Merci Guy d’avoir répondu à ce mail peut-être agressif…
    Mais,
                Etre catholique, c’est quoi ?
    Est-ce accepter, sans réserve ni murmure le credo de Nicée-Constantinople ou celui dit « des apôtres » :


                 Etre chrétien, est-ce « croire à des affirmations » laborieusement élaborées par des conciles réunis et décidant sur ordres des empereurs romains ? Conciles essayant de concilier l’inconciliable pour maintenir l’unité de l’empire.
                Est-ce donner foi à l’infaillibilité pontificale, à l’immaculée conception et à l’assomption de la Vierge ? Reconnaître comme autorité suprême un « saint siège » complètement déconnecté de la Société ?
                Ou ne serait-ce pas plutôt croire en cet « Agapè » qu’on traduit mal par Amour ou Charité, des mots qu’on retrouve en tant de pages des évangiles, croire en « l’autre », le voir comme un frère en humanité quelle que soit son attitude à notre égard.
    Alors, pour reprendre tes mots, que faire pour vivre l’Evangile en solitaire ?
    -          Pourquoi en solitaire ?
    -                       J’ai des amis, (rares, mais 2 ou 3 ne suffisent-ils pas ?) avec lesquels je partage l’essentiel de mes convictions. J’espère qu’ils réagiront à cette « profession de foi » par des critiques certainement constructives.
    -           
    -          Comment vivre l’Evangile ?
    -                       Non pas en participant à des rites ou liturgies aux côtés de personnes dont la religion n’est pas la mienne, qui généralement  rêvent  d’une Eglise identique à celle de leur enfance…où la messe du dimanche assure le salut éternel !
    -                      Mais en essayant de pratiquer très concrètement cet Agapè auprès des plus humbles : responsable d’une équipe locale du Secours Catholique, en liaison avec les assistantes sociales, j’ai la chance de nouer des liens avec des familles ou personnes isolées et en grande pauvreté, matérielle et souvent affective ; la chance de pouvoir mettre mon action en accord avec mes convictions. C’est une grande richesse à laquelle rien ne me ferait  renoncer malgré les pesanteurs et même les incohérences de l’Institution Secours Catholique.
    Pas plus Catholique que Protestant ou Orthodoxe, je me sens « adhérent direct » au Christianisme.
    Fraternellement
    Pierre


    De : Antoine [mailto:lepere@neuf.fr]
    Envoyé : mercredi 30 mai 2012 11:39

    Pierre, bonjour
    ton mail initial engendre réactions et remarques, personnellement  je serais presque en total accord avec toi, si le sens de catholique je pouvais correctement le cerner ; autant CHRETIEN c'est évident, facile, précis et attractif

    je ne saurai jeter la pierre envers Guy, étant donné que sa réflexion n'est pas si inutile et mérite attention
    et ton impatience je ne la critiquerai pas car d'une certaine façon tu as raison d'en avoir marre d'entendre comme à dire, et te conformer à ce que d'autres  décident, ont décidé et imposé ...

    comme tu as eu raison de ne pas être présent à la profession de foi des enfants de N Dame des Aydes, le jour de l' Ascension !,
    c'est vrai que Vatican II cela fait 50 ans, et que ceux qui animaient le truc  je pense qu'ils n'en avaient pas lu les bonnes pages
    ayant un petit neveu concerné par la célébration, j'y ai retrouvé mon frère cadet, qui après la prière universelle est venu me trouver et d'un commun accord nous avons quitté les lieux tant ce que entendions écorchait nos oreilles, nous indignait voire nous révoltait ... c'est dans ces cas qu'il vaut mieux être sourd que d'entendre des inepties très éloignées du message évangélique et de ce qui semblerait intéressant comme les nouvelles évangélisations ( celles de J 23 et non celles de B 16 ... )

    accorde moi de te demander de ne pas trop rester avec 2 ou 3 amis ... saches que dans le troupeau "bêlant" il y a aussi beaucoup de moutons noirs qui poussent dans le même sens que le tien, ou plutôt vers le tien, mais il y a des bergers qui surveillent ... alors c'est difficile

    à l' ACO le thème pour les 4 ans, entre 2 rencontres nationales, c'est : Résiste et Espère ... Pierre c'est ainsi que je pense à toi

    Cordialement

    Antoine