Les catholiques qui dépassent le premier choc et réfléchissent se demandent pourquoi un pape, un prêtre n’auraient pas le droit d’avoir une amie. Teilhard de Chardin avait une cousine qui fut une confidente. Plus indiscutable pour des chrétiens sourcilleux, saint François d’Assise avait sainte Claire comme amie, et combien solide, st François de Salle…
La femme pour l’homme comme l’homme pour la femme c’est, et pas seulement au physique, l’autre moitié du monde : « Il les fit homme et femme ». Chacun découvre en l’autre son complément et sa complétude, si toutefois ils y font effort - et quel effort pour devenir vraiment humain !
Alors on peut comprendre que Jean-Paul II, que l’abbé Pierre, que tant de prêtres maintenant aient une amie. On peut même le souhaiter.
Mais alors, pourquoi les autorités ecclésiastiques ont-elles été, sont-elles encore si sourcilleuses, et aussi tout une classe de gens, lorsqu’elles apprennent qu’un ecclésiastique a une amie ? Certains catholiques écrivent à Rome, Rome interpelle l’évêque du lieu et lui enjoint d’intervenir. Ainsi, des prêtres qui faisaient un travail solide et profond, se voient écartés de leur ministère.
Bien sûr que la relation affective qui ira de pair avec l’échange intellectuel peut devenir physique, occasionnelle, suivie… « Homo sum… » disait le poète Térence il y a des siècles déjà.
A l’occasion de ce choc produit par la révélation de la relation de Jean-Paul II, reste peut-être à la hiérarchie catholique à réfléchir sur le célibat ecclésiastique, sur la permanence des vœux religieux, comme elle est attentive, grâce au récent synode sur la famille, à ce que sont les promesses humaines dans la progression de l’humanité vers son atteinte du Divin.
Gilles Lacroix, Mars 2016
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