Il est bien évident
que selon son âge, son expérience, son cheminement
spirituel et sa connaissance de l’histoire de l’ Eglise,
ce que l’on attend d’un prêtre évolue et se
finalise, du fait que nos besoins changent et s’affermissent.
Le baptisé découvrant sa nouvelle liberté de
paroles, dominé par l’ institution Eglise et interdit
pendant des siècles d’avis et d’ambition, veut en
définitive être accompagné dans son cheminement
et son engagement.
Mes expériences
m’ont permis de rencontrer, agir et surtout découvrir
Jésus-Christ, celui qui est différent de mon « caté »
d’il y a 50 ans, et en primordial complément, de prier
« grâce » à des prêtres
comme Bernard, Jean-Pierre et Charles. Ils ont à cette heure
plus de 80 ans chacun.
Si ma foi en Dieu, avec
son lot de mystères mais aussi de doutes, se trouve un peu
celle du « charbonnier », elle se confirme du
fait que je me suis de plus en plus libéré de rites et
d’une religiosité contraignants.
Si mes propos relevant
de la théologie sont imprécis, voire emprunts de
fantaisie, je reconnais au prêtre le droit de me remettre dans
un axe plus vrai et plus humble.
A la lecture
occasionnelle de l’ Evangile, je souhaite que le prêtre,
considéré comme un conseiller spirituel, théoriquement
un sachant, me fasse percevoir le message donné aux hommes.
De sa formation
spécifique et surtout de son engagement au service des hommes
en recherche de Vérité et de Sens à leur vie, j’
accepte que le prêtre soit un soutien, un guide, un dynamiseur
mais en aucun cas celui d’un directeur, d’un chef, d’un
prescripteur, en me rappelant à l’ordre et à mes
obligations.
Je désire que
lors d’une célébration, soit rappelé que
c’est l’ensemble des présents qui célèbrent,
commémorent et prient, que le prêtre est celui qui
préside, comme un « chef » de famille
offre, assiste, initie et participe autour d’une table lors
d’un repas, sans dirigisme, sans reproches ou « gros
yeux » si la parole est vivante, multiple, réfléchie
et spontanée.
De l’expression
« doyen forain », découverte tout
récemment, j’en apprécie tous les sens : le
sage qui apporte un plus spirituel à la communauté et
celui qui se déplace, visite, rencontre ceux et celles qui
désirent aller toujours mieux vers les autres.
Antoine Boudisseau