Le pape François a exprimé vendredi son attachement au plein respect de la tradition de l'Eglise, seule habilitée selon lui à interpréter correctement les écritures, rejetant "l'interprétation subjective" de celles-ci, dans son premier discours devant la commission biblique du Vatican.Dans cette intervention devant des "experts" --et non cette fois devant de simples fidèles, comme la plupart des discours du mois écoulé--, le pape jésuite s'est référé longuement pour la première fois à un texte du Concile Vatican II (1962/65), la constitution "Dei Verbum" ("le Verbe de Dieu") sur le rôle de l'Eglise. "Une unité indissoluble entre Sainte Ecriture et Tradition" "Le Concile, a-t-il martelé de sa voix douce, l'a rappelé avec une grande clarté: tout ce qui concerne le mode d'interprétation des écritures est soumis en dernière instance au jugement de l'Eglise, laquelle accomplit son mandat divin et le ministère de conserver et interpréter la parole de Dieu". Pour le pape argentin, "il existe une unité indissoluble entre Sainte Ecriture et Tradition", qui sont "conjointes et communiquent entre elles", "formant d'une certaine manière une seule chose". "La Sacrée tradition transmet intégralement la parole de Dieu (....) De cette manière, a-t-il expliqué, l'Eglise puise sa certitude sur toutes les choses révélées pas seulement dans l'Ecriture Sainte. L'une comme l'autre doivent être acceptées et vénérées avec des sentiments semblables de piété et de respect", a-t-il dit, dans un discours qui révèle un pape très respectueux de l'autorité de l'Eglise.
Par: rédaction 7 sur 7 - 12/04/13 - Source: Belga
RépondreSupprimerLe pape déclarant que - si j'ai bien compris - "seule l'Église est à même d'interpréter l'Écriture, sachant qu'Écriture et Tradition c'est tout un", me laisse perplexe.
En effet, :
1) Qui c'est, l' "Église" ? :
Le pape ?
La Curie ?
L'évêque du lieu ?
Le curé du coin ?
Le synode (lequel ?)
Le Concile ?
Tout ça fait beaucoup de soutanes et de cols romains... beaucoup de prétendus pasteurs, et pas beaucoup - sinon pas du tout - de brebis... Drôle de troupeau...
2) En admettant que l' "Écriture" est relativement bien définie (encore que...), qu'est-ce que c'est que la "Tradition" ?
Ce qui se faisait au 20° siècle ?
Au 19° ?
Au 18° ?
Au 17° ?
Au 16° ?
etc...
Au 1° siècle, après l'an 33
Durant les 3 années précédentes ?
Comme la "Tradition" est la transmission d'un certain vécu, de certaines pratiques ou convictions depuis un certain commencement ou depuis la nuit des temps... il y a fort à parier que, tout au long de son histoire, la "Tradition" de l'Église montre de flagrantes contradictions avec elle même. Alors, comme "référence" ça laisse à désirer. D'ailleurs la "Tradition" des uns n'est pas la "Tradition" des autres, et on se déchire bellement à ce sujet...
Ces grands mots, ça peut vouloir dire tout et n'importe quoi... C'est comme, en ce moment : Socialisme, Démocratie, Peuple, Nation, etc...
Déjà qu'on est en train de tenter de nous convaincre que "homme", "femme", "enfant", "mariage", ce n'est pas du tout ce que, bêtement, en vertu d'une certaine "Tradition", voire d'une certaine "Écriture", on croyait...
Il faudrait que François notre pape s'explique sur des cas concrets.
Sinon ça restera de la "langue de buis". Et cette langue là... je zappe.
Bernard Maréchal
Cette déclaration du pape François me parait tout à fait conforme au texte conciliaire "Dei Verbum" et souligne le pas décisif du concile, à savoir que la tradition n'est pas une source indépendante de l'Ecriture qui s'ajouterait à elle.
RépondreSupprimerReste à savoir si, devant la diversité des interprétations véhiculées par la tradition et par le magistère, l'Ecriture peut-être utilisée comme une instance critique à leur égard. Ce point n'a pas été explicité au concile (le texte de Dei Verbum a déjà eu assez de mal à passer !) et ne l'est pas davantage dans la déclaration du pape.
Attendons d'en savoir plus.
Jean Housset