jeudi 24 avril 2014

Le père dominicain Maurice Barth est très récemment décédé


 


C'était - entre autres - un spécialiste de Amérique latine , très attaché à Mgr Oscar  Romero ( l'évêque assassiné en pleine messe par des tueurs protégés par le gouvernement d'alors ).
En juin 2013, il a publié un livre assez pessimiste "Où va mon Eglise ? Réflexions crépusculaires" dans la collection "Chemins de traverse".

Extraits des dernières pages :                                                                                        

Tous les silencieux ont perdu espoir que le système puisse bouger un jour, ou ont peur que leur foi soit ébranlée. En effet, l’Évangile a tellement été alourdi par l’énorme travail dogmatique et ecclésial que la foi a fini par se confondre avec le système qui le transmet. Au point que si on critique l’interprétation du message évangélique par la tradition ecclésiale, on a l’impression de toucher le cœur de la foi… La foi est devenue si étroitement liée à ce qu’en dit l’institution qu’on ne peut critiquer celle-ci sans toucher à celle-là.

L’assemblée des croyants – l’ecclésia – s’est réduite à une institution qui, au cours des siècles, a transformé l’annonce de la foi en défense de la foi, qui est finalement devenue une autodéfense tout court. L’institution Église ne semble pas ressentir la nécessité de changer. …

Post scriptum :

Ce qui précède avait été rédigé en 2012, et rien ne doit être modifié, mais je voudrais ajouter ce qui suit : en mars 2013 il y a eu au Vatican l’élection du pape François, qui pourrait faire repartir l’espérance, car il s’est posé d’abord comme pasteur, il a débloqué le dossier de la béatification de Mgr Oscar Romero et il a émis quelques doutes sur la légitimité de la banque du Vatican ; ces trois interventions sont symboliquement importantes.


L’avenir nous dira si le pape François pourra alimenter cet espoir de façon crédible.

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