Le programme du pontificat de François, qui met l’accent sur la pratique de l’Evangile, concorde avec la pensée du philosophe uruguayen Alberto Methol Ferré, pour qui cette pratique est la meilleure réponse à l’idéologie aujourd’hui dominante.
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Elisabeth de Baudoüin
3/04/2014
« Le Pape et le philosophe ». Ce livre interview paru en 2007, qui vient d’être réédité en Argentine et édité pour la première fois en Italie, permet de mieux comprendre la pensée du pape François et son jugement sur le monde d’aujourd’hui. C’est ce que rapporte le journaliste vaticaniste italien Sandro magister.
L’auteur de cet ouvrage, l’uruguayen Alberto Methol Ferré, décédé en 2009 à l’âge de 80 ans, comptait parmi les amis du cardinal Bergoglio. Il rendait souvent visite à ce dernier, depuis Montevideo, où il vivait. Quand le livre parut, l’archevêque de Buenos Aires en fit une présentation, soulignant sa « profondeur métaphysique ». Bergoglio, qui parlait de Methol Ferré comme d’un « génial penseur », considérait qu’il avait mis à nu la nouvelle idéologie dominante : « l’athéisme libertin » ou « hédoniste », explique Sandro Magister.
Qu’est-ce que l’athéisme libertin ? Une forme de pensée où Dieu n’est pas nommé, et où l’idée que l’existence humaine est destinée au plaisir a remplacé le messianisme d’inspiration marxiste (celui-ci ayant périclité - peu ou prou - avec la chute du communisme au siècle dernier).
Bergoglio en a parlé comme d’un « théisme nébulisé ou diffus, sans incarnation historique, créateur de l'œcuménisme maçonnique, dans le meilleur des cas ». Pour Methol Ferré, derrière cette pensée unique et totalitaire, se cache un besoin caché de beauté.
Selon ce philosophe, l’Eglise est la seule instance capable de lutter contre cette nouvelle pensée dominante qui, selon Bergoglio, « constitue l’atmosphère du temps où nous vivons, le nouvel opium du peuple ». A son avis, il ne s’agit pas de s’y opposer par la dialectique, et encore moins par des interdits ou des règles abstraites. Cette pensée étant moins une idéologie qu’une pratique, c’est une – autre – pratique qu’il faut en effet lui opposer. Celle de l’Evangile, « intellectuellement bien équipée », parait la mieux à même de l’affronter.
Mettre l’Evangile en pratique au quotidien : c’est exactement ce que François appelle inlassablement à faire, que ce soit le matin à Sainte Marthe, dans ses interventions Place Saint Pierre, plus largement dans toutes ses rencontres avec le Peuple de Dieu. En mettant ainsi l’accent sur le « vécu » et en proposant les valeurs de l’Evangile comme un code de bonheur, capable de soigner les cœurs blessés et nourrir les âmes affamées, il propose une vraie alternative à la culture hédoniste dominante. L’Eglise, dont le pape boit le lait depuis sa plus tendre enfance, n’a pas attendu le « génial penseur » pour appeler à pratiquer l’Evangile. Ceci dit, la pensée de Ferré n’est peut-être pas tout à fait étrangère au programme du pontificat de François.
L’auteur de cet ouvrage, l’uruguayen Alberto Methol Ferré, décédé en 2009 à l’âge de 80 ans, comptait parmi les amis du cardinal Bergoglio. Il rendait souvent visite à ce dernier, depuis Montevideo, où il vivait. Quand le livre parut, l’archevêque de Buenos Aires en fit une présentation, soulignant sa « profondeur métaphysique ». Bergoglio, qui parlait de Methol Ferré comme d’un « génial penseur », considérait qu’il avait mis à nu la nouvelle idéologie dominante : « l’athéisme libertin » ou « hédoniste », explique Sandro Magister.
Qu’est-ce que l’athéisme libertin ? Une forme de pensée où Dieu n’est pas nommé, et où l’idée que l’existence humaine est destinée au plaisir a remplacé le messianisme d’inspiration marxiste (celui-ci ayant périclité - peu ou prou - avec la chute du communisme au siècle dernier).
Bergoglio en a parlé comme d’un « théisme nébulisé ou diffus, sans incarnation historique, créateur de l'œcuménisme maçonnique, dans le meilleur des cas ». Pour Methol Ferré, derrière cette pensée unique et totalitaire, se cache un besoin caché de beauté.
Selon ce philosophe, l’Eglise est la seule instance capable de lutter contre cette nouvelle pensée dominante qui, selon Bergoglio, « constitue l’atmosphère du temps où nous vivons, le nouvel opium du peuple ». A son avis, il ne s’agit pas de s’y opposer par la dialectique, et encore moins par des interdits ou des règles abstraites. Cette pensée étant moins une idéologie qu’une pratique, c’est une – autre – pratique qu’il faut en effet lui opposer. Celle de l’Evangile, « intellectuellement bien équipée », parait la mieux à même de l’affronter.
Mettre l’Evangile en pratique au quotidien : c’est exactement ce que François appelle inlassablement à faire, que ce soit le matin à Sainte Marthe, dans ses interventions Place Saint Pierre, plus largement dans toutes ses rencontres avec le Peuple de Dieu. En mettant ainsi l’accent sur le « vécu » et en proposant les valeurs de l’Evangile comme un code de bonheur, capable de soigner les cœurs blessés et nourrir les âmes affamées, il propose une vraie alternative à la culture hédoniste dominante. L’Eglise, dont le pape boit le lait depuis sa plus tendre enfance, n’a pas attendu le « génial penseur » pour appeler à pratiquer l’Evangile. Ceci dit, la pensée de Ferré n’est peut-être pas tout à fait étrangère au programme du pontificat de François.
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