Libres propos d'un laïc
- Comme Monsieur Jourdan faisait de la prose sans le savoir, nous sommes des laïcs sans en être toujours conscients…Mais qu’est-ce qu’un laïc ? « Qui dans l’Eglise, n’est ni ecclésiastique, ni religieux » dit le dictionnaire. Nous savons ce qu’il n’est pas, mais qu’est-il ?
- Pie X, en 1906, définissait ainsi sa place :
« L’Eglise est par essence une société inégale… Dans le corps pastoral seul résident le droit et l’autorité nécessaires pour promouvoir et diriger tous les membres… Quant à la multitude, elle n’a d’autre droit que de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs. »
- Il fallut attendre Vatican II pour que l’Eglise accorde plus d’attention au troupeau :
« La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu.
C’est à eux qu’il revient, d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur. » (1)" La Mère Eglise désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, est un droit et un devoir pour le peuple chrétien, race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté.
Cette participation pleine et active de tout le peuple est ce qu’on doit viser de toutes ses forces dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. » (2)
- Dans la ligne du concile Vatican II, Jean-Paul II écrivait en 1989 :
«Les fidèles, et plus précisément les laïcs, se trouvent sur la ligne la plus avancée de la vie de l’Eglise…Ils doivent avoir une conscience toujours plus claire, non seulement d’appartenir à l’Eglise, mais d’être l’Eglise, c'est-à-dire la communauté des fidèles sur la terre. »
- Où en sommes-nous aujourd'hui? comment les déclarations de principe du Concile se sont-elles concrétisées ?
- Dans « La Vie Diocésaine » du diocèse d’Orléans (3), nous relevons cette réponse :
« ...participer activement ne signifie pas tout faire, indistinctement. Ainsi la nature des oraisons réclame qu'elles soient prononcées par celui qui préside l'assemblée. Y participer ne veut donc pas dire que chaque fidèle va dire la prière avec le prêtre, mais au contraire que chacun va l'écouter pour s'y unir.
...Ecouter le lecteur, le président, le choeur...c'est donc aussi participer activement. Regarder la procession de l'Evangile ou des dons, c'est donc aussi participer activement. Faire silence après la communion, c'est donc participer activement autant que chanter l'hymne d'action de grâce qui va suivre.
...L'enjeu de cette participation active est évidemment que les célébrations soient plus vivantes, comme le souhaitent tant de pasteurs et de fidèles. »
- Pour un laïc, participer activement ce serait donc écouter, regarder et se taire…
- Cette infantilisation des "fidèles" n'est plus supportable au XXIème siècle - alors les baptisés se regroupent dans de multiples associations, dont "Chrétiens en Recherche", et dans une "conférence des baptisés"; ils mettent le pied pour empêcher que la porte ouverte par Vatican II ne se referme...
- Pierre van Waerebeke
- (1) extrait de la constitution Lumen gentium
- (2) extrait de la constitution Sacrosanctum Concilium
- (3) N° 11 daté du 6 juin 1996
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