samedi 15 septembre 2012

L'habit fait-il le ...clerc

La semaine dernière des cousins du Nord sont venus me voir. Nous avons eu l’occasion d’aller faire quelques courses dans une grande surface et nous avons rencontré un prêtre en soutane.
« Vous avez ça ici…chez nous on n’en voit pas »
Ils parlent bref mes gens du Nord, et le « ça » n’est en rien désobligeant., mais ça (leur réaction), m’a rappelé le temps des années 60 lorsque,  en paroisse à Paris, nous considérions comme une victoire de nous être libérés de la soutane.

A cette époque, la Mission de Paris voulue par le cardinal Suhard, les Prêtres ouvriers, le Nid fondé par le Père Talvas et une personne prostituée et alcoolique sortie de là avec l’aide de ce  prêtre qui lui avait dit un jour où il la voyait dans le caniveau : « Germaine, je ne vous abandonnerai jamais », le livre des abbés Henri Godin et Yvan Daniel « La France pays de mission ? », la Mission de France, le livre de Jean Sulivan : « Car je t’aime ô Eternité », le soutien des alors cardinaux de Paris, nous disaient : vous êtes le levain dans la pâte.
Et nous voulions être près des gens, comme Jésus dans son pays, à son époque, artisan charpentier comme d’autres l’étaient. Car Jésus n’était ni « prêtre », ni « lévite », il ne faisait partie d’aucune association particulière sinon peut-être de la corporation des charpentiers, mais ça il ne l’a pas fait savoir.

A cette époque nous avons quitté la soutane
Aujourd’hui certains veulent la reprendre, pour montrer quoi ? qu’ils sont différents des autres comme on voit cette recherche de différence dans d’autres religions …ce qui met certains très mal à l’aise ?
Serait -ce pour montrer une religion catholique au moment où l’on redécouvre la parabole du levain dans la pâte, cachée dans 3 mesures de farine (Mt. 13/33 ; Lc. 13/20) est-ce pour faire venir des gens à l’église ?
Pourtant Jésus disait d’éviter de longs phylactères comme en portent les pharisiens pour être vus des autres.
Le levain dans la pâte, le sel dans l’aliment, ça ne se voit pas, et dès qu’on s’en rend compte c’est qu’il y en a trop.
                               Gilles Lacroix, prêtre – septembre 2012       

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