mercredi 26 novembre 2014

Hors des sentiers battus...



Les éditions Temps Présent *viennent de publier un nouveau livre « JESUS UNE VIE HORS DES SENTIERS BATTUS » de notre ami Guy de Longeaux. Une passionnante enquête qui atténue l’image du magicien  faiseur de miracles et le resitue dans son époque, en s’appuyant sur les travaux de théologiens et d’historiens. Dans la lignée de Jacques Duquesne  qui a écrit la préface  il nous raconte le destin extraordinaire de cet homme ordinaire. Il se livre aussi à une analyse des forces et des faiblesses de l’Eglise d’aujourd’hui  et appelle à retrouver les forces de l’ESPRIT .

*Temps Présent est par ailleurs co-éditeur de la revue du « Réseau du Parvis », fédération qui regroupe une cinquantaine d’associations ( dont "Chrétiens  en Recherche 41" ) de catholiques  réformateurs et de protestants libéraux,

jeudi 13 novembre 2014

Quitter Nicée et revenir à Nazareth.


André Costabel
LPC n° 11 / 2010
Les religions chrétiennes sont frappées d'un doute sur leur avenir dans l'évolution du monde. C'est pourquoi surgit cette question : Est-il opportun de penser qu'un retour aux sources soit de nature à effacer ce doute ? Une étude d'Etienne Verougstraete, il y a une trentaine d'années, traitait de l'évolution du Christianisme au cours des trois premiers siècles. Elle montrait de façon claire comment, au concile de Nicée, l'aboutissement avait été de faire du fils de Dieu, Le Dieu, le fils de la Trinité divine.
Tout était parti du Nazaréen avec son message qui bousculait sur bien des points les lois du Judaïsme. Comme le décrit J.M.Muller dans son livre Désarmer les Dieux, Jésus a concrétisé les prophéties d'Isaïe et de Michée qui, en contradiction avec la majeure partie du Premier Testament, prévoyaient le temps de la fraternité universelle, un temps désiré par Dieu où le fer des épées servirait uniquement à cultiver la terre. Au jardin des oliviers, le symbole de cette concrétisation est le désarmement de Pierre par Jésus.
Pour soulager et éteindre les souffrances de l'humanité, il fallait proscrire le désir de vengeance, le dogme du mal rendu contre le mal. C'est ainsi que le bassin méditerranéen fut secoué par un vaste mouvement issu de l'enseignement évangélique, rassemblant tous ceux qui souffraient de la brutalité de l'Empire romain. L'attitude des martyrs symbolise cette adhésion massive.
Mais Rome veillait à conserver l'unité de l'Empire. Les chrétiens, de leur côté, se dispersèrent dans des discussions de plus en plus violentes pour définir qui était Jésus. Constantin, devenu empereur, soucieux d'assurer la pérennité de Rome, annexa le Christianisme et, pour être sûr de l'unité politique, légiféra à travers différents conciles dont Nicée sur les fondements de la religion instrument du pouvoir. Ses successeurs, Théodose en particulier, allèrent encore plus loin en utilisant la répression de l'Etat pour obtenir l'adhésion des peuples aux conceptions de la religion émises par les conciles.
Les dogmes ont été proclamés ainsi que l'obligation absolue d'y adhérer sous peine de sanctions. Le magnifique élan des premiers siècles vers le règne de l'amour du prochain fut rompu au profit de structures organisées en vue d'assurer la possession d'une vérité indiscutable. Mais cette dernière est de plus en plus en porte-à-faux par rapport aux connaissances acquises, et le mal continue à secouer le monde.
Revenir à Nazareth, c'est faire retour vers le Christ authentique, celui de l'histoire. Il ne s'agit pas de tout retenir de la période de Jésus au contexte totalement différent du nôtre, où régnait l'illusion que l'homme était le centre d'intérêt du monde et le centre d'intérêt de Dieu. Il s'agit simplement de redonner la place essentielle aux valeurs qui étaient la base de l'enseignement de Jésus : l'amour, le refus de toute justification de la violence, l'effort permanent vers la perfection. C'était de ces valeurs qu'était née l'espérance d'un monde meilleur qui avait enflammé l'enthousiasme des premiers chrétiens.
L'affirmation par le concile de Nicée de la toute-puissance de Dieu le Fils a permis à des forces d'intolérance d'assombrir l'histoire. En quittant Nicée et ses dogmes imposés, une nouvelle espérance est possible touchant à la fraternité des peuples, à la convergence des religions du monde, à une nouvelle approche dans la façon de penser Dieu et Jésus.
Quitter Nicée c'est semer les germes d'un puissant regain de vie du Christianisme.
André Costabel





mercredi 5 novembre 2014

"La foi du charbonnier"

Voici longtemps que je pense que Dieu, qui nous a créées intelligents, ne peut pas nous en vouloir, au contraire, de nous poser bien des questions. J’ai jadis osé interroger le site de l’Église Catholique en France sur deux ou 3 points que je trouvais plutôt curieux dans les évangiles (anachronisme, incohérence des paroles/faits) et j’ai alors été dirigé avec profit sur les Cahiers Evangile n° 45 dont vous trouverez là la présentation : http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=7022 . En un mot, il y a bien des choses à trier et reconsidérer. Ce que dit Joseph Moingt de la Résurrection n’est pas très éloigné de ce qu’en écrit St Jean (1 Jn 3,2) sur notre propre future résurrection : « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ». Voici belle lurette que ce que j’en comprends, c’est que les apôtres ont eu l’évidence que Jésus était toujours vivant et présent, mais pas comme un corps normal : il est là, puis il disparaît, ou se fait reconnaître sans qu’on l’ait d’abord reconnu (même Marie de Magdala qui l’aimait pourtant de près « Rabbouni »). Mon cœur de foi ? « Dieu est Amour » et « Aimez-vous les uns les autres » (...même ici) ! Ce qu’est Dieu, personne n’en « sait » strictement rien, mais on le « croit ». Et on a, selon l’expression consacrée, de bonnes raisons de le « croire ». Quant à ce qui se passera après notre mort, on n’en « sait » pas plus, mais c’est précisément l’objet de notre Espérance. Paix et joie à tous les (futurs) saints que nous serons au Ciel par les mérites de Jésus-Christ.
"PapiSenior" - 31/10/2014 - forum "la vie.fr"

mardi 4 novembre 2014

Méditation sur Philippiens, 2,5-11.


Amis, je vous livre ma méditation de ce matin sur le texte que nous propose la liturgie de ce mardi.

La phrase à laquelle je me suis particulièrement attaché : 
 « Le Christ qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. »
C’est autour du mot « condition » que j’ai réfléchi et demandé lumière.
Elle m’a été donnée par Roselyne Dupont-Roc qui, l’an passé, avait laissé un mot à ce sujet dans « Prions en Eglise », et par Joseph Moingt dans son livre « L’homme qui venait de Dieu » p.149.
R.Dupont-Roc remarque que le mot « condition » est la traduction du mot grec « morphè » : « forme ». Il est plastique et peut exprimer aussi bien la simple apparence que l’expression de l’être-même. »
J. Moingt explique ainsi la « condition » de vie de Jésus, sa « nature » par rapport à celle de Dieu: « De nature semblable et non la même, elle peut être mise en condition de diminution ou de détérioration car elle ne possède pas l’absolue immuabilité de la pure nature incréée. »
Ainsi avons-nous à nous demander qui est Jésus…
Comme ce Jésus est proche de nous, et comme il nous rapproche de celui qu’il nous demande d’appeler « Père », qu’il nomme lui-même : ABBA : (Papa).
Voilà à quoi sert la méditation : mieux comprendre qui je suis en comprenant mieux qui est Jésus, ce qui me fait être autrement avec ceux qui sont semblables à moi.


Gilles Lacroix 04.11.2014.