mardi 14 janvier 2014

Une nouvelle ligne pastorale est nécessaire :

les réponses de  « Noi Siamo Chiesa »  au questionnaire sur les problèmes de la famille.

Le Synode sur « Les défis pastoraux concernant la famille dans le contexte de l’évangélisation » invite les Églises particulières à participer activement à la préparation de ce Synode en répondant à un questionnaire. Le document est public, et c’est une occasion unique pour que toutes les sensibilités ecclésiales s’expriment.
Noi Siamo Chiesa » (NSC), branche italienne d'IMWAC (International Movement We Are Church - Mouvement International Nous Sommes Eglise) a envoyé au Secrétaire général du Synode des évêques, Mgr Lorenzo Baldisseri, ses propres réponses et les rend simultanément publiques. Les voici:
NSC a constaté et déploré l’importance, dans notre pays, des réticences et des retards d’une grande partie des structures ecclésiastiques (surtout celles des diocèses) à répondre au questionnaire. Cette attitude parle d’elle-même. Les plus actifs dans la réflexion sur les problèmes posés sont des groupes et des mouvements catholiques de base.
NSC a élaboré ses réponses après avoir engagé une réflexion collective et rassemblé les points de vue qui ont été développés sur ces questions au cours des quinze dernières années, dans de nombreuses rencontres, documents et livres. Le résumé qui suit constitue une première approche rapide mais, pour éviter les malentendus possibles, il renvoie à une lecture complète du texte .
1 – Sur l’enseignement de l’Église sur la famille
L’enseignement de l’Eglise est accepté quand il tient le langage de la proximité avec les joies et les peines des individus et des couples, en soutien aux efforts visant à construire des relations profondes et matures. La pastorale familiale actuelle est emprisonnée dans des interdictions (sur l’utilisation du préservatif, sur les relations avant le mariage, etc.) basées sur une conception, toujours enracinée, qui voit dans le sexe quelque chose de potentiellement coupable et qui rejette la possibilité que la relation de mariage puisse se briser. De nombreux préceptes du Magistère sont inadéquats pour la société contemporaine et surtout sont superposés au message de l’Evangile ou lui sont étrangers. D’autre part NSC considère que les conceptions libérales qui se sont progressivement établies dans la société ont conduit à une libéralisation excessive des mœurs dans le sens individualiste et égoïste.
2 – Sur le mariage et la loi naturelle
 Le concept de loi naturelle, au moins en ce qui concerne les questions abordées ici, apparaît de plus en plus comme une construction culturelle, historiquement datée, insuffisante pour rendre compte des multiples aspects de la réalité humaine. Le processus de changement en cours dans toute la société affecte aussi la famille. Il existe une grande diversité de typologies dont nous devons prendre acte et pour cela il n’est pas possible de parler de « la famille » comme d’une institution immuable, d’un seul modèle unique toujours valide. Plus que de «la famille» il faut de plus en plus parler des « familles ».
Il faudrait remettre en valeur le mariage simplement civil et en même temps promouvoir, ensuite, un itinéraire du couple vers le mariage religieux.
3 – La pastorale de la famille
Une pastorale de la famille, si on veut l’appeler ainsi, exige une réflexion générale faisant partie du processus global de réforme de l’Eglise. Les « succès » dans la pastorale viennent des familles qui ont surtout témoigné de leur foi, révélant aux enfants l’image d’une réalité familiale ouverte aux relations sociales et unie. Nous pensons à une expérience chrétienne vécue dans les faits plutôt qu’agitée en drapeau pour faire preuve de force. Des événements comme la « Journée de la famille » ne renforcent pas notre foi dans l’Eglise, mais la mettent plutôt en crise.

La revanche des progressistes ?

François : 
Le christianisme n’oppose pas tradition et discours social
Publié le 28 novembre 2013 à 9:00 dans MondePolitiqueSociété

Un bruit court dans certains milieux: le pape François représenterait la revanche de la ligne progressiste dans l’Eglise ! Après les pontificats soi-disant  « conservateurs » de Jean-Paul II et Benoît XVI, le nouveau souverain pontife incarnerait le retour à la tentative d’ouverture au monde engagée par le dernier concile. D’une Eglise moralisatrice et doctrinale, nous reviendrions à une Eglise  de nouveau en phase avec notre temps, disposée, à tout le moins, au dialogue avec lui.
L’Eglise retrouverait les intuitions de Vatican II et mettrait (provisoirement?) un terme aux ères glaciaires traversées par Rome depuis trente ans. La parole papale redeviendrait audible. Les déshérités, matériels comme spirituels, retrouveraient droit au chapitre. Au lieu de se crisper sur des revendications identitaires, le clergé serait disposé à reprendre langue avec la société. Tolérance et décontraction à tous les étages !
Les observateurs qui soutiennent cette opinion ont-ils lu les écrits, les discours, de François? Et ceux de Benoît, de  Jean-Paul ? A ce niveau, la rupture est-elle si avérée? N’est-ce pas Jean-Paul II qui a lancé les rencontres inter-religieuses d’Assise? Benoît XVI n’a-t-il pas eu de cesse d’appeler au dialogue entre foi et culture en tant qu’éminent penseur et philosophe? Tous deux ne se réclamaient-ils pas d’ailleurs de Vatican II?  Le premier y avait en effet joué un rôle éminent. Quant à Joseph Ratzinger, jeune théologien à l’époque, il y avait également participé en tant expert et assistant du Cardinal Frings.