samedi 13 avril 2013

Eglise et Tradition


Le pape François a exprimé vendredi son attachement au plein respect de la tradition de l'Eglise, seule habilitée selon lui à interpréter correctement les écritures, rejetant "l'interprétation subjective" de celles-ci, dans son premier discours devant la commission biblique du Vatican.Dans cette intervention devant des "experts" --et non cette fois devant de simples fidèles, comme la plupart des discours du mois écoulé--, le pape jésuite s'est référé longuement pour la première fois à un texte du Concile Vatican II (1962/65), la constitution "Dei Verbum" ("le Verbe de Dieu") sur le rôle de l'Eglise. "Une unité indissoluble entre Sainte Ecriture et Tradition" "Le Concile, a-t-il martelé de sa voix douce, l'a rappelé avec une grande clarté: tout ce qui concerne le mode d'interprétation des écritures est soumis en dernière instance au jugement de l'Eglise, laquelle accomplit son mandat divin et le ministère de conserver et interpréter la parole de Dieu".  Pour le pape argentin, "il existe une unité indissoluble entre Sainte Ecriture et Tradition", qui sont "conjointes et communiquent entre elles", "formant d'une certaine manière une seule chose".  "La Sacrée tradition transmet intégralement la parole de Dieu (....) De cette manière, a-t-il expliqué, l'Eglise puise sa certitude sur toutes les choses révélées pas seulement dans l'Ecriture Sainte. L'une comme l'autre doivent être acceptées et vénérées avec des sentiments semblables de piété et de respect", a-t-il dit, dans un discours qui révèle un pape très respectueux de l'autorité de l'Eglise.
Par: rédaction 7 sur 7 - 12/04/13 -  Source: Belga

mardi 2 avril 2013

Lettre à un nouveau pape


Cher François,
Ce ne peut être par les clichés sur tes habitudes que nous pouvons bien te connaître, et bien que tes comportements envers les pauvres nous soient répétés à longueur de pages de presse, nous ne pouvons encore moins savoir ce qu'il y a dans ton esprit et derrière tes idées.
Les premières images de toi au balcon du Vatican, montrant comme une forme abattement, se sont vite dissipées pour voir ensuite un homme charismatique et attentif.
Cher François, tu manifestes une grande et belle humilité comme tu nous montres une exemplaire simplicité. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
Cependant  ton évidente humilité ne risque-t-elle pas d’être un obstacle, voire une certaine gêne, à une fermeté indispensable, pour mettre enfin de l'ordre dans cette curie romaine qui, en définitive, met à mal la raison d'être de l'Eglise, l' annonce de l'Evangile.
Que tes pensées, cher François soient envers les pauvres, cela est fort louable, mais il serait bon que tu rappelles à l'ensemble de tes clercs qu'ils sont au service des fidèles, et non le contraire trop souvent, et qu'ils soient aussi avec les laïcs engagés, les soutiens de ceux que l' institution, essentiellement penchée sur la liturgie, a éloigné du message évangélique.
François, tu nous demandes de prier pour toi, tu nous sollicites de t'envoyer la force de l'Esprit, merci pour cette grande confiance.
Saches François, combien de catholiques qui ont vécu Vatican II comme une immense bouffée d'air frais, sont encore dans une profonde frustration et de ce fait seront attentifs à tes initiatives et décisions.
Nous sommes très nombreux avec toi, allez bonne route. 

Antoine Boudisseau

lundi 1 avril 2013

A Propos...de NOTRE futur évêque


Quelques vieux textes de la Tradition ecclésiale !

« La lettre de Clément de Rome rappelait que ceux qui ont reçu  la charge des Apôtres ou, plus tard d’autres personnages éminents l’ont reçue  avec  l’assentiment de toute l’Eglise (…). Vers 200, la Tradition apostolique d’Hyppolyte (de Rome) prescrivait qu’on ordonne comme évêque celui qui avait été choisi par tout le peuple » et le pape Léon le Grand (vers 450 ) affirmait ; « Nul ne sera ordonné contre le gré d’un peuple, sans qu’il ait été demandé » 


Dans les Constitutions Apostoliques (vers 380), on attribue à Pierre : « Je prescris qu’on ordonne évêque (…) quelqu’un d’irréprochable en tout, choisi au mérite par tout le peuple. »

(Tiré de « L’Eglise locale -ecclésiologie de communion et catholicité » Jean-Marie Tillard, (dominicain) édit. Du Cerf. 1995.)

Et c’était pour le Peuple le droit de choisir son évêque !
Gilles

Notre espérance ….


Dans nos milieux de chrétiens engagés, il est de bon ton d’être « critique » : il ne faudrait surtout pas être surpris en train de « baisser la garde »! Ni se laisser aller à des espoirs qui risqueraient d’être déçus. Notre souci d’« analyse » prend le pas sur la confiance et le besoin quasi maladif d’identifier les problèmes existants nous empêche trop souvent de nous réjouir sans arrière pensée de ce qu’il peut y avoir de positif dans une situation donnée.

Quel que soit l’inconnu qu’allait nous révéler le « Habemus papam », l’espérance évangélique qui n’est qu’un autre nom de l’Amour nous invitait déjà à l’ouverture et à la confiance : Dieu (bien sûr à travers toutes les médiations bien humaines –et donc faites du meilleur et du pire– des cardinaux et du conclave) allait continuer d’être présent au monde et à son Église à travers le 266e successeur de Pierre.
Ce nouveau pape a bien sûr nourri, par de nombreux gestes qu’il a posés dès la première semaine qui a suivi sont élection, cette espérance spirituelle. Mais il a tout autant, et pas seulement chez les chrétiens, réjoui des cœurs et suscité des espoirs pour un autre visage d’Église (et donc de Dieu) offert au monde : un visage de bonté, d’accueil et de tendresse (trois autres noms de l’Amour). Plein de gens, dans l’Église et hors de l’Église, ont été touchés par cet homme, son sourire, ses paroles, ses actes du quotidien : faudrait-il bouder notre plaisir sous prétexte que ces réactions bien humaines et légitimes relèvent des émotions? Faudrait-il lever le nez sur la proximité qu’a vécue le cardinal Bergoglio avec les pauvres et les petites gens et sur l’intérêt qu’il leur a porté sous prétexte que cela ne s’attaque pas automatiquement aux causes et aux structures de la pauvreté? Le sourire et la simplicité du pape François sont-ils moins importants ou significatifs parce que ses relations avec les autorités argentines durant la guerre sale n’ont pas été aussi prophétiques qu’on pouvait le souhaiter?
Aucun humain, fût-il pape, ne peut être à lui seul à la hauteur de tous les espoirs humains (d’autant plus que nos espoirs ne sont pas nécessairement ceux de tous les autres)! Aucun pape, aussi saint soit-il, ne peut non plus combler totalement l’espérance qui est la nôtre, puisque celle-ci aspire à rien de moins que Dieu lui-même et son Royaume.
Le pape François semble vouloir démystifier bien des attitudes et des traditions qu’on croyait immuablement associées à la papauté : tant mieux! Il semble vouloir d’une Église pour les pauvres : si cela se concrétise, ce serait un énorme changement de cap! Il veut une Église d’ouverture, de bonté et de tendresse : quel progrès!
Sera-t-il capable de livrer la marchandise? Nul ne le sait. Son pontificat sera-t-il assez long pour qu’il puisse apporter les changements souhaités? Impossible à savoir. Sera-t-il récupéré ou boycotté par la Curie? Seul le temps nous le dira. Répondra-t-il à tous nos souhaits et désirs légitimes? À cela, au moins, on peut déjà répondre « non » sans aucun risque de se tromper!
Mais cela n’enlève absolument rien à la joie d’avoir un pape François qui ouvre des portes, secoue les traditions et donne enfin un certain visage humain, et donc limité, à une fonction à la fois spirituelle et humaine : la papauté en ce début du XXIe siècle.

Extrait d’un texte de Dominique Boisvert - RFAN - 1 avril 2013