lundi 7 septembre 2015

FAIRE ÉGLISE AUTREMENT : Une messe n’est pas un repas

mercredi 2 septembre 2015

Pour une théologie crédible aujourd’hui :


Un essai décapant de Joseph Moingt, sj, sur la révélation et sur le croire: 

« Croire au Dieu qui vient : de la croyance à la foi critique » (éd. Gallimard, 2014, 600 pages)


Présentation d’ensemble
Dans la centième année de son âge, Joseph Moingt est bien loin d’avoir bouclé sa pensée. C’est la troisième fois qu’il nous propose une grande fresque théologique sur la révélation et sur le « croire » humain qui lui répond. Il s’agit toujours d’exprimer la foi de façon crédible pour les hommes d’aujourd’hui
La révélation, une histoire lue dans la foi
Il fait d’abord le constat que « nous n’avons pas trouvé de vraies preuves, vérifiables selon les procédures historiennes, d’une manifestation de Dieu dans un événement de l’histoire. … Dieu se révèle aux hommes par la foi qu’il leur inspire ».  Depuis des temps immémoriaux, les hommes furent animés par l’attente d’un salut. Face aux forces obscures et violentes de la nature, il y a toujours eu la croyance en une puissance supérieure capable de protéger l’homme. La surprise, c’est l’importance que l’auteur y attache en faisant le « lien entre l’espérance du salut aux origines de l’histoire humaine et la reconnaissance du  Christ comme sauveur de tous les hommes ». Alors quelle fut la révélation proprement dite ?
Du croire païen à la préhistoire d’Israël et à l’Ancien Testament vers la révélation en Jésus
La « révélation formelle » a-t-elle commencé avec l’histoire d’Israël ? Pas si simple !  « Les bouleversements récents de l’historiographie biblique, qui plongent  les origines du peuple hébreux dans le paganisme des empires du Moyen-Orient, ne permettent plus , en effet, au christianisme  de se ressourcer directement et uniquement à une révélation reçue au commencement des temps par les Patriarches d’Israël, mais rendent la foi chrétienne tributaire, à travers celle du Peuple juif, de la croyance universelle à un salut attendu d’un divin païen, et aussi du croire philosophique qui en est dérivé en Grèce ». Certes,  les Hébreux avaient bien fait de Yahvé un dieu national et exclusif, en ce sens qu’ils « ne toléraient pas qu’un culte officiel soit rendu à d’autres dieux», mais ils n’en contestaient cependant pas l’existence. C’est pourquoi l’auteur a dû « disjoindre la préhistoire d’Israël de l’histoire du salut constitutive de l’Ancien testament, {puis] rattacher la première au croire païen et la seconde au salut chrétien qui affirmera en être l’accomplissement ».

Jésus, une vie hors des sentiers battus[1]


Présentation du livre par son auteur: Guy de Longeaux

1) Pourquoi ce livre ? Quelle était l’intention ?
Ce livre a la particularité, parmi les nombreux livres sur Jésus, de se focaliser sur ce qui paraît non crédible dans certains propos évangéliques pris à la lettre et d’en chercher une signification crédible allant au cœur de la foi.  Je pense qu’une certaine image invraisemblable de Jésus, faiseur de prodiges et entouré de merveilleux, détourne de s’intéresser à lui et empêche de recevoir son message.
Tout le livre est marqué par cette phrase de St Jean[2] : « Dieu, personne ne l’a jamais vu, mais si nous nous aimons les uns les autres, il demeure parmi nous ».
 D’où le présupposé : Dieu est invisible ; en Jésus, seul l’homme est « visible ». C’est dans la réalité la plus humaine de Jésus que se révèle sa plus haute spiritualité.
Je me place du point de vue de ses contemporains immédiats : ils ne voyaient qu’un homme, un homme d’exception sans doute, mais pas autre qu’un homme, et pourtant ils avaient déjà là toute sa vérité.  
On peut voir ce livre comme un témoignage, mais il est aussi le reflet des questionnements de bien des gens d’aujourd’hui. Ce ne sont pas seulement mes réflexions personnelles, car je m’appuie sur des experts, exégètes, historiens, théologiens. Ce n’est pas un livre savant, mais de vulgarisation, pour un large public, croyant ou incroyant