mercredi 21 novembre 2012

Avoir peur des conflits ?


 

Par rapport à l’Eglise, on trouve dans les divers types de communautés chrétiennes :

-        -          Ceux qui ne font aucune rupture avec l’institution et s’insèrent très bien dans le projet ecclésial. Ils ne remettent en cause aucun des fonctionnements de l’ordre religieux actuel.

-         -        Ceux qui ont découvert ou explicitement voulu que ces communautés servent à transformer l’institution. Ils acceptent ou souhaitent une certaine rupture avec le fonctionnement actuel et ils ont le désir que cela serve à la réforme de celui-ci.

-        -        Ceux qui ne s’intéressent absolument plus à la transformation de l’Eglise. Ils cherchent une forme de communauté chrétienne ou spirituelle, mais se désintéressent tout à fait de l’institution. Plusieurs de ceux-là viennent de la catégorie précédente après échec ou déception.

Evidemment, il n’y a pas de problème dans les rapports entre les communautés et l’institution ni pour la première, ni pour la troisième catégorie. C’est dans la deuxième catégorie qu’il se passe quelque chose sur ce point.

Après une période un peu floue où certains chrétiens cherchaient des formes nouvelles sans toujours bien voir où cela menait, et où l’institution religieuse continuait à fonctionner sans s’opposer à ces recherches, certains signes indiquent que l’on arrive à un tournant : Il va falloir rompre tout rapport ou entrer dans des conflits plus nets…/…
…/…Ces derniers temps, avec des prises de position plus « spectaculaires » de la hiérarchie (« document romain sur la sexualité », « lettre aux catholiques de France »), il est difficile de ne pas voir que, de ce côté, le changement n’est pas très grand : quand les jeunes trouvent l’Eglise hors de leur langage ou de leurs questions, ce n’est pas des intégristes qu’ils parlent, mais du Pape, des  évêques, des paroisses d’aujourd’hui, en un mot de la pastorale rénovée, « adaptée », d’après Vatican II.

                                  G. Masson – Publié dans « Promesses » N° 98 –Avril 1977

Ce texte, écrit il y a plus de 35 ans, décrit une situation de l'Eglise qui peut sembler actuelle 
Que sont devenus les contestataires de cette époque ? Ont-ils rompu ou sont-ils entrés dans des conflits plus nets ? Il est à craindre que la plupart aient quitté l’Eglise Catho depuis…des lustres - quel gâchis!
Les contestataires récents – genre Mmes Soupa-Pédotti – sont beaucoup plus soft, il en a fallu beaucoup pour qu’ils se réveillent ! ( Merci Mgr 23! ). Seront-ils mieux entendus ?
                                                                                                                                               PVW



lundi 12 novembre 2012

Benoît XVI: donner un nouveau souffle au latin




La Croix - 11/11/12 - 14 H 32 mis à jour le 12/11/12 - 09 H 02
Benoît XVI a publié le samedi 10 novembre une lettre apostolique solennelle sous la forme d’un Motu Proprio titré « Latina Lingua » (La langue latine), créant l' « Academia Latinitatis », l’Académie de latinité. Cette académie pontificale dépendra du Conseil pontifical de la Culture.
Le Pape entend ainsi redonner une certaine vigueur à l’apprentissage du latin, notamment dans l’Église. La connaissance du latin et de la culture latine est en effet « nécessaire pour l’étude des sources (de la foi), auxquelles s’alimentent de nombreuses disciplines, la théologie, la liturgie, la patristique et le droit canon », explique le pape qui souligne que cela correspond à « l’enseignement du Concile Vatican II ».
Depuis la Pentecôte, rappelle-t-il, l’Église n’a pas hésité à parler toutes les langues, choisissant le latin comme langue officielle. Les plus importants textes du magistère sont en latin, « précisément pour mettre en évidence le caractère universel de l’Église ».
Mais, déplore Benoît XVI, la connaissance de la langue et de la culture latine, que l’Église, depuis la chute de l’empire romain, a maintenue vivante, devient de plus en plus « superficielle », ce qui se vérifie jusque dans « les études philosophiques et théologiques des futurs prêtres ».
Une langue pas si morte que ça
Si la connaissance du latin et de la culture latine se perd dans l’Église, le Pape constate que, paradoxalement, elle suscite un regain d’« intérêt » hors de la sphère religieuse, « pas seulement dans les continents qui ont leurs racines dans l’héritage gréco-romain », mais de la part « de professeurs et aussi de jeunes et d’étudiants de nations diverses ».
L’objectif de l’Académie de latinité, défini dans l’article 2 du Motu proprio rédigé en latin est donc double : « Favoriser la connaissance et l’étude de la langue et de la littérature latines qu’elles soient classique, patristique, médiévale ou humaniste en particulier auprès des institutions de formation catholiques dans lesquelles sont formés et instruits les séminaristes et les prêtres » ; et « promouvoir dans divers milieux l’usage du Latin que ce soit comme langue écrite ou parlée ». Autrement dit : revivifier des études qui s’essoufflent et accompagner ce nouvel élan dans le monde de la culture. Pour cela, « des méthodes didactiques adaptées » à notre époque devront être mises en oeuvre et « un réseau entre institutions académiques et universitaires » devra être promu afin de valoriser le riche et divers patrimoine de la civilisation latine.
Par la création de cette Académie, Benoît XVI marque néanmoins avant tout son attachement à une Église qui se nourrit de sa tradition millénaire.
La fondation Latinitas, créée par Paul VI en 1976, devrait du même coup être supprimée.


Martine de Sauto (avec AFP et APIC)

jeudi 1 novembre 2012

D'autres notes de lecture



La religion  relie , elle rassemble les êtres humains à travers une croyance collective dans un invisible qui les dépasse.
Cependant, je dirais, à l'inverse, que la spiritualité, la quête personnelle de l'esprit, délie, elle libère l'individu de tout ce qui l'attache et l'enferme dans des vues erronées ( ignorance, a-priori, préjugés, etc...), mais aussi du groupe.  Elle le libère du poids de la tradition, du collectif, pour aller vers lui-même, vers sa vérité intérieure. 
Puis, si la spiritualité commence par délier un individu, elle a pour but ultime de le relier de manière juste aux autres.  Autrement dit, la spiritualité délie pour mieux relier, elle libère l'individu pour lui apprendre à aimer.  Une spiritualité qui débouche sur l'indifférence ou sur le mépris des autres n'a rien d'authentique, c'est une névrose qui a le spirituel pour alibi.
Frédéric Lenoir
 "DIEU" Entretiens avec Marie Drucker

"L'humanité, telle que nous la vivons, est en transition entre l'animal et l'humanité véritable.  Le mouvement même de l'évolution appelle l'homme à devenir ce qu'il croit être.Devenir humain ! C'est à dire qu'effectivement, il faut sauver l'homme dans l'homme.  La pensée humaniste et la proposition chrétienne sont en accord sur ce point.  Parler du sens de la vie et parler du salut reviennent, l'un et l'autre, à évoquer un point à atteindre, donc un dépassement.  La réalisation de quelque chose qui n'est pas acquis d'emblée.  Un "au-delà" de l'humanité telle quelle est. Mais un au-delà dont elle porte en elle l'appel et la capacité pour peu qu'elle veuille bien s'y ouvrir."

Yves Burdelot
"Devenir Humain-La proposition chrétienne aujourd'hui"(2002)