mardi 27 octobre 2015

Mais la Vie éternelle, c’est quoi ?


C’est quoi  la Vie Eternelle?

Ou si l’on pose la question autrement : en quoi consiste-t-elle ? Ou encore : pendant cette « vie éternelle » qui sera longue « surtout vers la fin » remarque avec humour Woody Allen, que ferons-nous ?
« La vie éternelle consiste à te connaitre, toi le seul véritable Dieu, et à connaitre Jésus-Christ que tu as envoyé. » (Jean 17,3)
Connaitre Dieu, en commençant par mieux comprendre l’Evangile, voilà ce qui va nous prendre l’éternité. Cela nous prend déjà beaucoup de temps en cette vie terrestre si nous avons décidé de nous atteler à travailler sur l’évangile et à le méditer. Regardez le volume de livres écrits sur Dieu dans les bibliothèques  et dans les archives. Ce n’est pas si étonnant que « connaître Dieu » nous prenne le « temps » de notre « éternité ». Et  puisque Dieu est Amour, le  « temps » de notre Eternité ne sera pas si mal rempli »
 Quand nous faisons l’expérience de l’amour, quand nous commençons à aimer une personne, nous ne voulons plus la quitter ; le temps passe trop vite en sa présence. Il nous faudrait l’éternité pour rester avec elle.
Eh bien voilà justement : l’Eternité nous est donnée pour connaître l’Amour à qui nous donnons le nom de Dieu puisqu’il faut bien lui donner un nom pour lui parler, pour en parler.
Si nous sommes au clair sur ce que nous ferons pendant l’éternité qui nous reste, ce que nous appelons l’immortalité, nous avons à réfléchir sur cette moitié d’éternité dont nous n’avons encore rien dit : celle d’avant.
Freud, Jung, Stanislas Grof, et notre analyste, s’il parle, nous en disent bien quelque chose, mais si peu, lorsque nous remontons dans nos souvenirs. Cette autre moitié d’éternité, quelle découverte n’y ferons-nous pas lorsque nous la découvrirons, lorsque nous apercevrons  cette chaine infinie dans la double hélice de Crick et Watson qui nous ramène au Big-bang. Mais bien plus, au delà du Big-bang,  tout ce qui précède.
Ah ! Darwin, Lamarck et Cuvier, et Aristote, Platon et Socrate, que peu de lumière vous nous apportez pour nous éclairer sur cette jungle : l’Eternité !
Mais il nous reste, sans doute plus éclairant que tout, pendant la vie d’aujourd’hui,  la méditation sur l’Evangile.

Gilles Lacroix Mont près Chambord 01.11.2015.


vendredi 23 octobre 2015

La Vie Eternelle ? Nous l'avons!

Ce jour nous avons la vie éternelle.

Ces jours-ci on entend dans les sermons, on lit dans les revues et journaux chrétiens ce terme de « vie éternelle ».
L’évangile de Jean : (10,30), nous dit que nous pouvons avoir dès cette vie le centuple de ce que nous donnons et dans le temps à venir, la vie éternelle.
Mais que veut dire « la vie éternelle » ?
Si je pose la question on me répond : « on a la promesse de ne pas mourir. »
Cela c’est la vie « immortelle », la vie sans fin : ma vie continue  lorsqu’elle a laissé mon corps dans un dernier soupir, dans un dernier souffle de vie.
Mais, « Eternel » veut dire : sans fin et sans commencement.
Qui est sans « commencement » sinon Dieu et la vie qu’Il a, qu’il a « sans fin » ?
Cette vie Dieu la donne lorsque dans cette belle image du début du Monde il donne son souffle de vie à l’humain qu’Il avait formé (Genèse 2,7).
Notre vie c’est le souffle divin en nous, notre souffle, la vie éternelle !
Jésus vient à l’appui de cela dans plusieurs passages d’évangile. Il dit, rappelant le psaume 82,6, dans Jean 10,34: « Vous êtes des dieux et les fils du Très-Haut. »
Comme lui est « fils du Très-Haut », nous serions ?
Ne dit-il pas : Jean 10,30 : « Le Père et moi nous sommes un ».  Par ailleurs il dit aussi, Jean 14,20 : « Vous et moi nous sommes un ».
Si pour comprendre ces citations nous nous aidions d’un schéma des ensembles, nous dessinerions un premier ensemble contenant le Père et le Fils. Dans un deuxième nous prendrions le Fils, mordant ainsi sur le premier ensemble, et nous mettrions dans ce deuxième ensemble, avec le Fils, les fils et les filles que nous sommes : « Vous et moi nous sommes un ».  Ainsi nous participerions à l’ensemble Père-Fils. Jean 14,20 signifie cet ensemble : « Ce jour-là vous connaîtrez  que je suis dans le Père et vous en moi et moi en vous »
Et le Saint Esprit  puisque  nous y sommes ?  Il est appelé Amour, et l’amour n’est-ce pas ce qui enflamme et englobe tout, le seul commandement ?
Nous dessinons alors le grand cercle qui englobe les deux premiers ensembles, et l’on voit dans un même tout le Père, le Fils avec les Filles et Fils, et l’Amour englobant. Ainsi nous sommes partie prenante et partie prise dans la Trinité.
Voilà que la Trinité n’est plus dans son ciel, bien loin ; nous en sommes, puisque dès aujourd’hui nous avons, nous sommes dans la Vie Eternelle.

Gilles Lacroix Mont près Chambord 12.10.2015.


L'Évangile se joue à hauteur d'homme


Point de vue de l'écrivain Jean Lavoué paru dans Ouest-France, à propos du documentaire du réalisateur québécois Guillaume Tremblay « L’heureux naufrage » : une réflexion sur l'effondrement brutal du système religieux catholique qui avait façonné son pays au fil des siècles.(Extraits)
"C'est avec ce vide laissé par le reflux des croyances que doit aujourd'hui composer la population des pays de tradition catholique. Selon Guillaume Tremblay, ce vide, beaucoup l'apprivoisent :
"Ils en font du neuf ! Souvent, ils se réapproprient même des valeurs qui avaient été brouillées du fait de leur annexion par un système institutionnel et dogmatique dont ils ne veulent plus.
"Il semble qu'en portant à sa tête le pape François, l'Église catholique ait pris la mesure de ce rejet farouche dont elle était l'objet. Après l'élan donné par Vatican II, une longue période de fermeture à la modernité a entraîné un exode sans précédent de fidèles.
"Ceux-ci n'ont plus reconnu dans les options de l'Église le souffle d'ouverture au monde qu'avait été pour eux le Concile. Dès lors, ils ne se sont plus guère intéressés à elle. Ils ont, avant tout, cherché à mettre leur énergie et leurs convictions personnelles au service d'une humanité en chemin.
"En se portant aux périphéries, en invitant les chrétiens à ouvrir les églises dans lesquelles Jésus lui-même, affirme-t-il, se trouve enfermé, frappant de l'intérieur pour qu'on lui ouvre la porte, François ne fait rien d'autre que rejoindre l'intuition de beaucoup : l'Évangile se joue et se jouera désormais à hauteur d'homme, sans le recours aux murs et aux rigidités qui ont figé le souffle de son message.
"Beaucoup de ceux qui, en la quittant, ont assumé ce naufrage se reconnaissent dans la liberté de ton et l'audace de ce pape. Cependant, même s'ils se sentent réconfortés d'être ainsi accompagnés par cette parole prophétique et courageuse, ce n'est pas pour autant qu'ils ont le désir de revenir vers l'Église.
« L'Évangile libéré des dogmes »
"Le message énoncé par François résonne trop avec leur propre itinéraire d'exode. Aux périphéries du monde, solidaires d'une humanité en marche, ils veulent être porteurs des valeurs de liberté et d'Évangile que l'heureux naufrage de l'institution leur a permis de retrouver comme un trésor caché.
"Au lendemain de la Révolution française, un prêtre breton, Félicité de Lamennais, avait déjà assumé seul un tel itinéraire qui le conduisit des convictions les plus romaines jusqu'à cet humanisme évangélique libéré des dogmes. Abandonné par ses anciens coreligionnaires, il devint l'ami des pauvres, des exclus, des abandonnés, des sans-voix...

"Apprivoiser son vide, n'est-ce pas ainsi aujourd'hui, pour beaucoup, non pas d'abord rêver d'une Église enfin plus ouverte, même s'ils ne boudent pas leur plaisir de la voir évoluer ainsi... mais plutôt vivre, au plus près de leur inspiration humaine, certaines des valeurs évangéliques dont ils retrouvent ainsi la saveur, délivrée de la gangue d'amertume qui l'altérait."

A propos de ce synode...



Puisque je lis la Presse qui s’exprime sur le synode…

La difficulté qu’ont les évêques pour évoluer, j’essaie de la comprendre !
Ils ont été choisis pour conduire les Brebis du Troupeau dans une direction décidée par ceux qui les ont, en ce temps-là, choisis. C’est par fidélité, et aussi sans doute  par conviction qu’ils vont eux-mêmes sur ce chemin. A moins que, un jour, une rencontre… Une rencontre qui les aura marqués parce qu’elle sera tombée à un moment favorable (le Kaïros !) Cela les aura amenés à regarder autrement la vie.
Ainsi dit-on d’Oscar Roméro, et aussi de Jacques Gaillot…du pape, peut-être.
Alors ils bouleversent l’Institution !
N’est-ce pas une grâce de ce genre qui a fait du jeune Jésus, fidèle aux Lois, cet homme étonnant qui a radicalement transformé le rapport de l’homme à Dieu ? Rompant les amarres de la Loi pour se lier au Divin devenu « Notre Père » par la foi, comme l‘Eglise nous le rappelle en nous faisant méditer ces temps-ci, par sa liturgie, l’épître au Romains.

Gilles Lacroix-Mont- Octobre 2015