dimanche 6 juin 2010

La condition féminine...dans l'Eglise primitive

  • Au cours des premiers siècles, la femme joua dans l’Eglise un rôle tout autre que celui auquel nous avons été habitués depuis lors. En ce temps là, il lui était par exemple encore possible d’intervenir comme prophétesse, sans provoquer aussitôt un mouvement de réaction. L’évangéliste Philippe avait quatre filles qui parlaient en prophéties (Ac 21, 8s.) - et cela évidemment pas en chambre, mais devant toute l’assemblée réunie. En 1 Co 11, 5-16 s., Paul présuppose également comme indiscutable l’intervention des femmes dans la célébration, sous forme de discours prophétiques. Il demande seulement qu’elles le fassent «la tête couverte» (en s’adaptant à la parure alors en usage ?). Pour lui, il est au reste évident que l’Esprit répartit à son gré ses dons sur chacun des membres de l’Eglise (1Co 12, 11 )



  • Dans l’Eglise primitive, tout aussi important que l’activité prophétique des femmes, il y avait le service missionnaire du couple. Il faut citer Pierre et sa femme (1 Co 9,5), Aquilas et Prisca (Rm 16, 3-5), Andronicus et Junia (Rm 16, 7). C’est sur Aquilas et Prisca que nous avons le plus de renseignements. On les nomme toujours ensemble, et ils étaient donc bien impliqués activement dans le travail missionnaire. Leur fidélité et leur dévouement ont dù apporter une aide extrêmement précieuse à la mission de Paul pour que celui-ci puisse dire que toutes ( ! ) les communautés pagano-chrétiennes leur doivent de la gratitude (Rm 16, 4). Il les désigne tous deux explicitement comme ses « collaborateurs » (Rm 16, 3). Sur cet arrière-plan, il est encore significatif de constater que Prisca est le plus souvent citée avant son mari. C’est à juste titre que H.-J. Klauck note : « Ce fait n’est certainement pas à comprendre comme simple politesse… Il va au contraire contre les conventions antiques, ce qui indique l’importance particulière de cette femme pour la mission chrétienne. »



  • Gerhard Lohfink (était professeur d’exégèse du Nouveau testament à la faculté de théologie catholique de Tübingen), dans « L’Eglise que voulait Jésus » Cerf éditeur, 1985, pages 104-105)

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