dimanche 16 mai 2010

La base va-t-elle continuer à attendre ?

  • Pendant toute une année de travail (2008-2009) les membres de la Famille dominicaine en Flandre ont débattu sur le thème « Église et ministère ». Après une série de réunions, ils ont proposé un texte de conclusion : «Nous optons pour une orthodoxie crédible dans une fidélité capable de changer de cap ».
    La famille dominicaine de Flandre - pères, soeurs et laïcs - voulait partager sa conception via un certain nombre de médias ecclésiastiques, mais aucun média n’a répondu à cette offre. Ce texte final est donc publié sous forme électronique, et peut être lu ci-dessous dans son intégralité.

Église et ministère
  • Notre conception: Être Église « ici et maintenant »
    Jésus de Nazareth n’a pas fondé d’église. Il a bien appelé des gens (disciples et apôtres) pour
    proclamer avec lui la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Il a lancé un mouvement à développer.
    Après sa mort sur la croix, des femmes et des hommes qui l’avaient suivi, portés par leur foi en sa résurrection, ont amplifié ce mouvement. Les premiers chrétiens ont appelé les gens à croire en Jésus et à se convertir à sa manière de vivre. Les croyants en Christ ont formé dès le début des communautés qui se sont renforcées grâce aux rencontres qu’ils tenaient dans des maisons où l’eucharistie était célébrée.
    Ils avaient le souci les uns des autres et des plus défavorisés parmi eux et en dehors de leur communauté. C’est seulement beaucoup plus tard que les communautés de chrétiens se sont organisées dans une société structurée avec évêques, presbytres (anciens) et diacres. Une véritable hiérarchie de la structure ecclésiastique n’a été mise sur pied qu’au cours du
    troisième siècle.
    L’organisation ecclésiastique qui a survécu doit être revue aujourd’hui de manière urgente à la
    lumière de l’évangile, en cohérence avec la culture actuelle et en s’appuyant sur des arguments
    raisonnables. Ainsi dans l’église, il ne devrait plus exister de discrimination des femmes ni de
    dictature de l’absolutisme ni du relativisme. Les dogmes, certaines conceptions officielles au sujet de la contraception, l’attitude face aux divorcés remariés et aux homosexuels, le célibat des prêtres, doivent être reconsidérés. Les structures comme les paroisses et leurs regroupements doivent êtres mises au service de la communauté. Il est évident que beaucoup de choses doivent être changées de par le monde ; nous pensons ici à la hiérarchie.
    Ici et maintenant, l’église locale doit surtout accorder une attention particulière au désir des chrétiens pour construire des communautés, à une prédication et à une catéchèse contemporaines, à la lutte contre la pauvreté et l’injustice. Nous devons nous consacrer à une liturgie accessible, parlante et inspirante.

Les « présidents »
  • 1. Nous avons besoin d’une bonne théologie du concept d’‘ordination’!
    L’ordination d’un chrétien est-elle une élévation ontologique grâce à laquelle elle/il devient
    quelqu’un de ‘sacré’ qui vit dans un ‘monde divin’ au-dessus des autres et possède des pouvoirs
    (magiques ?) dont ne dispose pas un ‘laïc ordinaire’ ?
    Ou l’ordination est-elle une désignation, une approbation de la reconnaissance du ‘dévouement et de la capacité’ de quelqu’un/e par la communauté locale, et/ou par l’évêque en accord et en
    concertation avec d’autres chrétiens ?
    Les chrétiens peuvent présider sur base du ‘sacerdoce commun de tous les croyants’. Le droit à
    l’eucharistie a priorité sur l’ordination d’un prêtre mâle et célibataire.

    2. La fonction d’un/e ‘président/e’ (voorganger) n’est pas seulement liturgique ou kérygmatique (prédication). Il/elle doit s’occuper surtout de l’édification de l’église sur place. Sa tâche est donc
    essentiellement pastorale dans toutes ses facettes : direction, accompagnement, proximité… C’était
    jadis la règle, pendant le premier millénaire, que celui qui préside à la pastorale préside aussi à la prédication et à la liturgie.
    Présider est un moyen, pas un but en soi. Le président est un instrument grâce auquel – et l’église est l’espace dans lequel – le sacré se rend toujours présent sous la forme du pain et du vin, de la fraction et du partage.

Notre conclusion
  • Nous constatons qu’il se passe peu de choses sur le terrain et nous ne voulons pas laisser mourir
    d’une mort tranquille les changements nécessaires. Pour cette raison, nous continuons à insister,
    sans provoquer. Nous optons pour une orthodoxie crédible dans une fidélité capable de changer de cap.
    Pendant cette année du prêtre au cours de laquelle un seul prêtre est ordonné en Flandre, un
    dialogue ouvert dans une ambiance constructive avec les responsables de l’église est d’urgence à
    l’ordre du jour.
    Comment et avec qui les choses doivent-elles changer dorénavant? La base va-t-elle encore
    continuer à attendre une réforme de l’église ?
  • 3 décembre 2009

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