lundi 24 mai 2010

Pastorale d'engendrement

Ce que j’ai tiré de la session sur la « pastorale d’engendrement » du P. Théobald
à Romorantin les 20 et 21 mars 2010.



  • J’en reviens un peu déçu par rapport à mon attente. J’en ai retiré un certain enrichissement personnel comme on peut en retirer d’homélies qui vous font découvrir des aspects inaperçus des évangiles. Mais presque rien sur les difficultés de communication de l’Eglise avec le monde actuel et sur les révisions radicales à envisager sur le plan de la théologie et sur le plan de l’organisation de l’Eglise. Comme si la maison n’était pas en péril et qu’il s’agissait seulement de mieux vivre à l’intérieur.

  • Ce que je retiens essentiellement de cette session, c’est la notion de « foi élémentaire » selon Théobald. Cela désigne l’effet produit sur des gens ordinaires par leur rencontre avec Jésus, comme on le voit tout au long des évangiles. Ils se trouvent guéris, physiquement ou moralement (exemple : la Samaritaine) ; leur vie en est changée ; ils retrouvent la santé, le goût de vivre, d’envisager l’avenir ; ils sont libérés, convertis à une meilleure humanité, redevenus maîtres de leur destin : « ta foi t’a sauvé ». Et puis ils disparaissent de la scène, retournant à leur vie ordinaire, revivifiés sans doute, mais sans devenir pour autant disciples ni être affiliés à une religion, simplement devenus plus humains (je ne sais plus quel journaliste a dit : « Jésus n’a pas cherché à faire des chrétiens, mais des hommes »). Cependant Jésus a appelé certains à le suivre, apôtres et disciples, pour faire la même chose que lui, une fois qu’il serait parti : se mettre au service des gens gratuitement, pour les libérer, sans les embrigader.

  • Une telle perspective aurait beaucoup d’implications sur la conception de l’Eglise et sur le rôle du christianisme dans le monde. Il ne s’agit pas de faire revenir dans les églises ceux qui sont partis, ni de multiplier les adhérents et les pratiquants. Il s’agit, pour l’Eglise, pour les disciples et pour les apôtres, de se mettre au service de la société pour la rendre plus humaine, au service des personnes pour les libérer des emprises morales et des injustices économiques et autres. On est là dans une figure sécularisée de l’Eglise qui correspond aux réalités de note époque Et cette figure sécularisée, dépouillée de toute idée de pouvoir, est une figure éminemment spirituelle, en un mot « évangélique ».


  • Guy de Longeaux

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