mercredi 19 décembre 2012

Manifeste pour une Église dans le monde de ce temps



Nos amis québécois du « Forum André Naud » proposent leur
Manifeste pour une Église dans le monde de ce temps,
 inspiré par celui des 300 prêtres autrichiens et adopté lors de leur Assemblée Générale d’Octobre 2012. Ce Manifeste contient quatre souhaits, sept engagements et un grand désir :


« Nous demandons aux premiers responsables de l’Église catholique, dont nous sommes aussi membres par notre baptême, de s’atteler à une urgente et nécessaire reforme ecclésiale qui permettrait aux disciples du Christ de collaborer à l’instauration d’une fraternité universelle dont l’Homme de Nazareth avait fait sa grande préoccupation. Lors de son dernier repas avec les siens, quel message il nous a laissé avec le tablier, le pain et le vin! Par fidélité au Christ, à l’Évangile et à l’institution qui tente de le manifester AUJOURD’HUI, nous nous sentons obligés de déclarer à nouveau nos options et nos choix. : n’est-ce pas une loi de la vie que de recommencer?

Nous souhaitons que :

-       Dans l’Église l’autonomie de l’être humain et l’importance de sa conscience soient au centre de nos orientations et de nos décisions d’agir, une conscience de disciple « qui repousse vigoureusement tout juridisme étroit et mesquin qui perdrait de vue le primat de l’amour généreux sur les règles concrètes d’action.[1]» Le Christ ne donne pas un long code de conduite, mais beaucoup d’exemples d’humanité.

-    L’égalité femme/homme reconnue dans la société civile le soit autant dans notre Institution ecclésiale.

-     La décentralisation de l’Institution ecclésiale (avec les siècles devenue romaine et gérée par la Curie) se traduise progressivement par une prise en charge de chaque communauté chrétienne par ses membres, selon leurs talents et leur disponibilité.

-          Nos évêques prennent une plus grande liberté face au gouvernement central de notre Institution et une plus grande implication, associés aux laïques, dans les enjeux de notre société québécoise. « Dans l’état actuel des choses et de la législation de l’Église, le pape et les évêques ont le devoir d’être prêts à reconsidérer les règles qui concernent la « juste » liberté  de pensée et d’expression dans l’Église.[2] »

Conséquemment
Nous nous engageons à :

 -            Promouvoir partout et en tout temps l’importance de la conscience éclairée de disciple, de l’égalité  femme/homme, de la décentralisation dans notre Institution ecclésiale, et de la liberté de pensée et   d’expression dans notre Église.

-    Intervenir sur le terrain pour favoriser l’existence de communautés chrétiennes à taille humaine capables, dans un climat de coresponsabilité, de répondre à leurs propres besoins  même dans un contexte de fusion de paroisses (distribution des tâches pastorales, reconnaissance de  ministères propres à une communauté, consultation pour le choix du pasteur, célébration de la Parole avec communion, célébration conjugale,…). La liberté d’action évangélisatrice des  communautés chrétiennes repose sur la connaissance des personnes, de leurs besoins, de leurs  aspirations, de leurs joies et de leurs peines.

-      Accueillir ouvertement dans leurs différentes situations de couples les personnes séparées réengagées, les personnes homosexuelles, les personnes vivant en union de fait,… qui cheminent dans la communion au Christ à la table eucharistique.

-              Promouvoir la célébration du pardon de Dieu avec absolution collective.

-              Inviter des laïques formés de nos communautés à prononcer une homélie.

-              Promouvoir la réinsertion dans l’exercice du ministère presbytéral des prêtres qui ont quitté le ministère et qui pourraient aujourd’hui être mariés.

-              Nous exprimer en faveur de l’ordination diaconale des femmes, ainsi que de l’ordination presbytérale de femmes et d’hommes mariés ou célibataires

Nous désirons poursuivre ce dialogue déjà amorcé avec l’ensemble du Peuple de Dieu et nous invitons nos évêques à se joindre à cette démarche.


                                                                                                              Reproduit avec l’accord du "Forum-André-Naud"
1. NAUD, André, Le magistère incertain, Fides 1987, p. 250.
2. NAUD, André, Pour une éthique de la parole épiscopale, Fides 2002, p. 24.

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