vendredi 14 octobre 2011

A propos de la Conférence Catholique des Baptisés Francophones



Vers un réveil de laïcs jusqu’à présent plutôt passifs ?

La Conférence Catholique des Baptisés de France (CCBF)  est née vers 2009 à l’initiative d’Anne Soupa et Christine Pedotti, suite à une petite phrase de Mgr Vingt-Trois qui avait fait du bruit, ironisant sur la prétention des femmes à prendre des responsabilités dans l’Église. Le but de cette Conférence et ses orientations sont exposés dans le livre de ces deux auteurs, Les pieds dans le bénitier (Presses de la Renaissance, 2010).
L’idée était de mettre en face de la Conférence des évêques une Conférence des baptisés. L’initiative s’inscrit parmi les nombreuses manifestations d’un malaise dans l’Église et d’un besoin de réforme de son mode de fonctionnement.
Le message proteste contre la captation du pouvoir par les clercs et par le premier d’entre eux et revendique une plus grande fidélité à l’esprit du concile Vatican II : donner aux baptisés une entière responsabilité dans la vie de l’Église, y compris dans son gouvernement, donner la priorité à la pratique de l’Évangile plutôt qu’à la pratique cultuelle ; la question de l’ordination des femmes n’est pas considérée comme une priorité. Sur un certain nombre de points, ces orientations rejoignent celles de Joseph Moingt, sans être aussi radicales, mais, curieusement, il n’est pas cité dans le livre.
La CCBF a un site très bien fait et très vivant ; beaucoup de monde s’exprime dans son blog. Elle rassemble de nombreuses voix, dont celles de théologiens. Elle essaime un peu partout en France. Des groupes de sympathisants se constituent, sans affiliation institutionnelle pour le moment.
On reste sur l’impression d’une initiative qui se cherche. Les projets sont flous et le positionnement ne se veut pas révolutionnaire, mais incitatif à l’intérieur du cadre institutionnel existant.
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                                                                                                                                  Guy de Longeaux

  
Une démarche qui ne convainc pas vraiment un contestataire de longue date :

Les pieds dans le bénitier1 ?
                        …ou seulement un timide orteil ?
    Elles se présentent comme de bonnes paroissiennes, catholiques « du milieu de la nef »  et non de la marge, bien insérées dans un milieu  catholique peu critique. Et puis un jour, vexées parce que Mgr 23 pense que le fait de porter une jupe n’est pas une garantie d’intelligence, Anne Soupa et Christine Pédotti se rebiffent et deviennent du jour au lendemain contestataires…enfin des contestataires soft :  « Nous ne demandons rien, nous espérons tout ».
Le fait de ne rien demander suffira-t-il pour obtenir ce que de multiples groupes, associations ou mouvements réclament en vain depuis…que Vatican II a laissé entrevoir une possibilité d’évolution ?

    En fait, six années après l’accession au pontificat du cardinal Ratzinger, il reste peu de choses de ces espoirs et nombreux sont les théologiens actuels qui, avec Joseph MOINGT, concluent que le dirigisme Vatican - et donc l’Eglise Catholique - est irréformable…si ce n’est par une action initiée à la base, par les laïcs.

Avant Mesdames Soupa et Pedotti et depuis très longtemps, des chrétiens ont pris conscience du déphasage de l’Eglise Catholique
-                      -               Avec le monde actuel, ce qui réduit son intelligibilité pour nos contemporains.
-             Avec les Evangiles, qui semblent impliquer une Eglise « servante et pauvre »2, telle que l’espérait le père Congar à la veille du concile ; et non cette Eglise-Institution sclérosée, centrée sur la personne du pape, préoccupée de traditions, de rites, de béatifications, qui en est encore à distribuer des indulgences plus ou moins plénières…                
Aussi lorsque nous lisons en page 142 : « Nous pouvons, encore et encore, user nos poings jusqu’au sang, sur les portes de bronze du système romain actuel, d’autres avant nous s’y sont essayés, en pure perte. Que leur expérience serve au moins à épargner nos forces !  » nous voyons mal quel sera le fruit de cette épargne, les  propositions annexées à cet ouvrage telles que:
-               trouver une ville pouvant accueillir un concile,
-                        établir des listes de viri probati, 
-           béatifier Françoise Dolto
-          ne semblant pas à l’échelle des évolutions nécessaires.
                                                                                                                                          Pierre van waerebeke

« Les pieds dans le bénitier » Anne Soupa et Christine Pedotti – Presses de la renaissance - 2010
2 « Pour une Eglise servante et pauvre » Yves M.-J. Congar – CERF éditeur - 1963

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